L'obésité représente un gigantesque marché, étant donné la progression permanente de cette "épidémie" dans le monde entier. Pas étonnant donc que cela aiguise les appétits des grands labos pharmaceutiques, tels que, par exemple, Pfizer, Merck, Sanofi. Ils dépensent des sommes gigantesques en espérant un jour décrocher le jackpot avec un médicament anti-obésité qui leur ouvrirait un marché de centaines de millions de consommateurs.
Mais le médicament miracle ne semble pas être pour demain. Ainsi, Sanofi-Aventis vient de retirer de la vente l'Acomplia, dont la commercialisation avait été autorisée en 2006. Pourquoi ? Certes, des résultats ont été notés sur la perte de poids mais des effets secondaires plus qu'inquiétants ont été enregistrés : l'AFSSA a noté que des troubles dépressifs pouvaient survenir dans les 3 mois suivant le début du traitement dans plus de 80 % des cas !!!
Cela ne va pas mieux du côté des autres labos, qui travaillaient sur des médicaments du même type non encore commercialisés.
L'obésité est un problème très complexe et visiblement, le médicament miracle n'est pas pour demain.
A ce sujet, il est bon de rappeler que la France reste moins touchée que la plupart des autres pays d'Europe (hors Italie) par le phénomène de l'obésité.
Le très intéressant livre de Claude Fischler et Estelle Masson, "Manger", basé sur une vaste étude comparative entre pays sur les attitudes vis-à-vis de l'alimentation, du corps et de la santé, montre que c'est notre culture alimentaire, fondée sur le plaisir de manger, la convivialité, la gastronomie, des repas structurés, qui nous préserve (relativement) de cela. Donc, travaillons à maintenir cette culture et ne nous inspirons surtout pas de la conception nutritionnelle de l'alimentation qui prévaut aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne.
On mange des aliments et non des nutriments !