Pour la septième journée, l'armée israélienne poursuit vendredi son offensive aérienne sur la bande de Gaza. Baptisée Plomb durci, l'opération, d'une violence inédite depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967, vise à mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud du pays depuis la bande de Gaza, contrôlée depuis juin 2007 par le Hamas. Détails de la situation de vendredi. Des milliers de Gazaouis participent aux funérailles de Nizar Rayan, un des leaders du Hamas, et sa famille, tués jeudis par un bombardement israélien. © AFP/MOHAMMED ABED02/01/2009 / Le Point.fr
Journée de colère. En Cisjordanie, des milliers de gens ont manifesté à l'appel du Hamas pour témoigner en cette "journée de colère". Brandissant des drapeaux palestiniens et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, et quelques bannières du Hamas rival, les manifestants de Ramallah ont scandé "Nous sommes prêts à sacrifier notre âme et notre sang pour Gaza". Des slogans de soutien au Hamas ont aussi appelé le Premier ministre du mouvement qui contrôle Gaza, Ismaïl Haniyeh, "à frapper Tel-Aviv". À Jérusalem-est, site de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et police israélienne ont éclaté après les prières. La police israélienne, en état d'alerte avancé, avait déployé d'importants renforts et limité l'accès aux hommes de 50 ans et plus originaires de Jérusalem-est ou des villes arabes d'Israël, ceux de Cisjordanie étant empêchés d'entrer dans la ville sainte.
Huit journalistes autorisés à se rendre à Gaza. Israël va autoriser huit journalistes étrangers à se rendre dans la bande de Gaza, dont l'accès est interdit à la presse internationale depuis le début de l'offensive contre le Hamas. Cette décision fait suite à une injonction de la Cour suprême.
Pluie de roquettes sur Israël. Les Palestiniens poursuivent leurs tirs de roquettes, à partir de Gaza, qui ont tué quatre Israéliens depuis samedi dernier. Les villes de Sderot et Ashkelon ont notamment été touchées sans faire de mort, selon le site du quotidien israélien Haaretz . Le Hamas "surestimé". Selon le site d' Haaretz, l'armée israélienne reconnaît avoir surestimé la capacité de nuisance du Hamas et rend hommage au calme des populations visées. Six jours après le début des raids sur Gaza, la branche armée du mouvement a lancé 350 roquettes, dont au moins une quarantaine d'une portée de 40 km, alors que les autorités annonçaient 200 tirs par jour. L'armée redoute néanmoins que le Hamas ne franchisse un nouveau cap et ne prenne plus de risques pour lancer des roquettes en cas d'invasion de la bande de Gaza.
Tracts sur Gaza. L'aviation israélienne largue sur la bande de Gaza des milliers de tracts exhortant la population à lui communiquer les emplacements des combattants du Hamas. "Les lanceurs de roquettes et les éléments terroristes constituent un danger pour vous et pour vos familles", affirment ces tracts en arabe, qui fournissent un numéro de téléphone et une adresse de courrier électronique destinés à recevoir toute information sur les "activités des éléments terroristes". "Pour votre sécurité, nous vous prions de faire preuve de discrétion totale lorsque vous nous contactez."
Nouveaux raids. L'aviation et les navires de guerre israéliens poursuivent leurs raids dans la bande de Gaza. L'une des attaques aériennes a visé une maison à Jabaliya, faisant deux morts et plusieurs blessés. D'autres bombardements dans la nuit ont blessé plusieurs personnes. L'armée israélienne a indiqué que les raids de la nuit ont visé 15 objectifs, notamment des pas de tirs de roquettes et des installations de stockage d'armes.
Bilan très lourd. Selon les urgences de Gaza, au moins 422 Palestiniens ont été tués et 2.200, blessés, depuis le 27 décembre. Un quart des morts à Gaza sont des civils, selon les Nations unies.
Une offensive terrestre imminente ? "Nous nous rapprochons de l'heure de la décision" sur une éventuelle offensive terrestre dans la bande de Gaza, note le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement israélien, Tzahi Hanegbi. Cette offensive pourrait être imminente, l'armée israélienne ayant achevé ses préparatifs.
La Turquie appelle à la fin de l'offensive et du blocus. La Turquie, qui entame un mandat de deux ans au Conseil de sécurité de l'Onu, appelle à la fin de l'offensive israélienne et à la levée du blocus infligé au territoire côtier. Le Premier ministre Tayyip Erdogan, à l'issue d'un entretien jeudi avec le président égyptien Hosni Moubarak dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, a également appelé les activistes du Hamas à cesser de tirer des roquettes sur les villes israéliennes. Avant sa rencontre avec Moubarak, Erdogan s'est rendu auprès des dirigeants jordanien, syrien et palestinien, dans l'espoir de trouver une issue au conflit.
La République tchèque annonce l'envoi d'une mission européenne. À Paris, le président français Nicolas Sarkozy a reçu jeudi la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni, avant d'entamer lundi au Proche-Orient une visite qui lui permettra de rencontrer les dirigeants d'Égypte, d'Israël et de l'Autorité palestinienne, ainsi que le président syrien Bachar al Assad. Pour Livni, qui a réaffirmé son refus d'une trêve, la tournée de Nicolas Sarkozy au Proche-Orient (Égypte, territoires palestiniens et Israël lundi, puis Syrie et Liban mardi) peut contribuer à une solution à la crise de Gaza. Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays a succédé jeudi à la France à la présidence de l'UE, a annoncé l'envoi d'une mission diplomatique européenne au Proche-Orient. "Ce qui est désagréable, c'est qu'on ne peut pas compter sur l'administration américaine (...). Il appartient à l'Europe de reprendre l'initiative", a déclaré le chef du gouvernement.
Quatre roquettes ont frappé la ville d'Ashkelon dans le sud d'Israël, faisant deux blessés légers. Montage lepoint.fr/SIPA