RÉACTIONS - Rice veut restaurer un cessez-le-feu à Gaza
Publié le 02 janvier 2009 par Fouchardphotographe @fouchardphoto
Les pays occidentaux continuent lundi de réclamer l'arrêt
des violences entre Israéliens et Palestiniens sans
vraiment parvenir à s'accorder sur la responsabilité de cette
nouvelle vague de violences. La secrétaire d'État américaine,
Condoleezza Rice, a conversé par téléphone avec plusieurs
dirigeants mondiaux, notamment le secrétaire général des Nations
unies Ban Ki-Moon, pour tenter de restaurer un cessez-le-feu entre
Israël et le Hamas.
Pour Washington, Israël ne fait qu'agir en état d'autodéfense et
n'a pas l'intention de reprendre le contrôle de la bande de Gaza.
"Les États-Unis comprennent qu'Israël doive agir pour se défendre",
a ainsi déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche, en défendant
les opérations menées par Israël comme la réponse aux tirs de
roquettes du Hamas. Le gouvernement du président sortant George W.
Bush, qui tient le Hamas pour "responsable", exhorte le mouvement
islamiste à "cesser ses tirs de roquettes" et à "accepter
d'observer un cessez-le-feu viable et durable pour que les
violences actuelles s'arrêtent".
Le Canada et l'Allemagne rendent aussi le Hamas responsable de
l'escalade de violences. Pour la chancelière allemande Angela
Merkel, "la responsabilité de l'évolution de la situation dans la
région incombe clairement et exclusivement au Hamas" qui "a rompu
unilatéralement le cessez-le-feu". Au sein de l'Union européenne,
le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, se
montre plus critique vis-à-vis d'Israël. "Toute perte de vie
innocente était inacceptable. C'est un moment très dangereux et
très sombre. Cela menace les chances d'une paix qui est si
importante pour les Palestiniens, mais aussi pour Israël, et
notamment parce que cela nourrit le radicalisme", a-t-il
déploré.
Plusieurs pays, notamment des États musulmans d'Asie, ont quant à
eux condamné les raids d'Israël. Le Pakistan, l'Afghanistan,
l'Indonésie et la
Malaisie ont réclamé "l'arrêt immédiat" de l'offensive aérienne. Le
président pakistanais Asif Ali Zardar a qualifié ces raids de
"contre-productifs" et appelé "instamment la communauté
internationale à promouvoir un règlement pacifique, équitable et
durable de la question palestinienne". La Malaisie et l'Indonésie
ont dénoncé "un usage disproportionné de la force" de la part
d'Israël, Djakarta qualifiant les
tirs de roquettes palestiniennes "d'actes d'autodéfense" face à
"l'occupation militaire et à la colonisation" par l'État
hébreu. Résumant la position de nombreux pays
musulmans, le président en exercice de l'Organisation de la
conférence islamique (OCI), le président sénégalais Abdoulaye Wade,
a réfuté la raison avancée par Israël pour ses bombardements, qu'il
a jugés "inacceptables" et qui "ne peuvent pas s'expliquer par des
lancements de roquettes opérés par le Hamas". La Chine a elle aussi
employé un ton ferme envers Israël, se disant "choquée et
sérieusement préoccupée", tandis que l'Afrique du Sud a convoqué
l'ambassadeur d'Israël pour dénoncer la "brutale agression" de
Tsahal.
Médiation égyptienne
Ailleurs dans le monde, plusieurs pays ont estimé que la
responsabilité des violences était partagée. Le Japon, mais aussi
la Pologne et le Conseil de l'Europe ont ainsi appelé Israël comme
le Hamas à la retenue. Même demande de la part du ministre turc des
Affaires étrangères Ali Babacan, pour qui "la poursuite du conflit
pourrait provoquer sa propagation au-delà des frontières de Gaza".
Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, en visite à
Ankara, a lui aussi qualifié la situation de "très dangereuse",
précisant avoir discuté avec son homologue turc de la manière de
parvenir à un cessez-le-feu "immédiat". Malgré les accusations de
complicité avec Israël par le Hamas, le Hezbollah, mais aussi par
l'opposition égyptienne, le régime du président Hosni Moubarak
envisage toujours de poursuivre sa médiation pour obtenir un
cessez-le-feu suivi d'une nouvelle trêve entre groupes palestiniens
et Israël. Alors que les raids meurtriers d'Israël dans la bande de
Gaza se poursuivent pour la troisième journée consécutive, Le Caire
se prépare à accueillir mercredi une réunion extraordinaire des
ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe pour tenter une
sortie de crise.
Ahmed Aboul Gheit a réaffirmé lundi dans la capitale turque la
nécessité d'instaurer un cessez-le-feu entre Israël et les
mouvements palestiniens pour ensuite oeuvrer à une "reconduction de
la trêve qui devrait permettre une réouverture des points de
passage entre Gaza et Israël". Or, en dépit de la virulente guerre
verbale contre l'Égypte, le dirigeant d'un influent mouvement dans
la bande de Gaza, le Jihad islamique, Ramadan Challah, a affirmé
dimanche que les factions palestiniennes à Gaza étaient "prêtes à
considérer positivement une reconduction de la trêve, mais pas aux
conditions d'Israël". "Nous avons deux exigences : un cessez-le-feu
et une levée du blocus" imposé à Gaza depuis que ce territoire est
tombé sous le contrôle du Hamas en juin 2007, a dit Ramadan
Challah, basé à Damas, sur la chaîne satellitaire arabe
Al-Jazira.
De son côté, le président Nicolas Sarkozy a contacté lundi le
président égyptien Hosni Moubarak. "Les deux dirigeants ont fait le
point détaillé de la situation à Gaza. Ils ont évoqué les modalités
envisageables d'une sortie de crise et sont convenus de rester en
contact au cours des prochains jours", ont fait savoir les services
de la présidence. Nicolas Sarkozy recevra par ailleurs la ministre
israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, début janvier à
l'Élysée.
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Photo : La secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a conversé
par téléphone avec plusieurs dirigeants mondiaux, notamment le
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon pour tenter de
restaurer un cessez-le feu entre Israël et le Hamas © Bela
Szandelszky/AP/SIPA