Ainsi Arthur Frobisher ne semble pas être quelqu’un de foncièrement mauvais. Il apparaît même plutôt sympathique. Il aime sa femme et ses enfants, se pose beaucoup de questions et ne ressemble finalement pas à un homme d’affaire sans scrupule et sans cœur. Qu’a t’il donc pu lui arriver pour qu’il entraîne ses employés dans la chute de l’une de ses entreprises ? Mais le côté inoffensif du personnage n’est évidemment qu’une façade. Certes, il refuse catégoriquement de régler ” définitivement ” le problème Katie Connor mais cela uniquement dans un premier temps. Il finit par accepter cette offre après avoir passé un moment très lubrique dans sa voiture avec une prostituée. L’homme a manifestement deux visages car sinon, pourquoi Katie aurait elle si peur de lui quand il vient la voir dans son restaurant ? Que s’est il passé en Floride ? Que cachent t’ils tous les deux ? Que sait Katie exactement ? Cela fait beaucoup de questions c’est vrai mais ce sont celles là que l’on se pose lorsque l’on ressort d’un tel épisode. Je l’avoue si le premier épisode était très efficace et de qualité indéniable, j’avais malgré tout quelque doute sur ma volonté de suivre ou pas cette série mais après un tel épisode j’ai envie de connaître toute l’histoire car on n’est sans aucun doute pas à l’abri de nombreuses révélations fracassantes.
Double de Frobisher au féminin, Patty Hewes nous montre tout au long de cet épisode ce que le terme manipulation veut dire car elle ne fait que ça. Elle se montre très gentille avec Ellen. Sans doute même trop gentille. Elle l’est d’ailleurs également avec Katie durant les premières minutes de leur rencontre et j’ai limite été choqué par la façon dont elle change complètement le climat de leur discussion. Une seconde plus tôt, elle est souriante en lui parlant de banalité, une seconde plus tard, elle l’agresse verbalement d’un ton glacial et méprisant. Un numéro d’actrice de haut vol pour Glen Close évidemment mais aussi de Patty Hewes qui est un sacré personnage dans son genre.
De manipulation, il en est aussi question avec Ellen. Comme elle, j’avais aussi naïvement cru que Tom avait réellement été viré mais tout cela n’était en fait qu’une mise en scène afin de pouvoir mieux contrôler Ellen, avoir un homme à l’extérieur pour savoir ce qu’elle pense en dehors du bureau. Là encore de la manipulation de haut vol mais encore une fois énormément de questions sans réponses. Que cherche elle vraiment à obtenir ? Pourquoi a t’elle vraiment engagé Ellen ? Et ne me dîtes pas que c’est uniquement pour se rapprocher d’un témoin soit disant clé que pourrait être sa belle sœur. Je n’y crois pas. C’est quelque chose de bien plus profond et de bien plus complexe que cela. La réponse est de savoir quoi. Une réponse, on en a au moins une au sujet du meurtre de David car celui ci a visiblement été tué par Ellen. Même si là le montage un peu trop orienté pourrait induire en erreur. Ainsi la flic lui dit qu’elle ne la croit pas capable de meurtre et tout de suite après surgit le flash back la montrant dans la salle de bains la statuette à la main. Bref c’est la révélation à laquelle on ne s’attendait pas. Ou tout du moins pas maintenant dans le récit car il est encore trop tôt. Donc si on nous offre si gracieusement une telle révélation à ce moment ci du récit, c’est qu’il a encore bien plus à découvrir.
Cela dit, l’affaire n’avance pas beaucoup. Patty a apparemment à sa disposition un témoin mais un témoin qui semble avoir beaucoup de choses à cacher et qui ment à la perfection. Contrairement à Patty, j’y avais cru à son histoire de one night stand avec un mec et à l’avortement. J’y avais même pensé au moment où Katie commence à se confier à Patty. Mais je ne pensais pas du tout qu’elle puisse à nouveau mentir.
Bref un récit intriguant, une intrigue implacable et des rebondissements sans commune mesure. Voilà ce qu’offre Damages.