Il dit également ceci : La gratitude suppose une responsabilisation face à sa propre existence : quelle est ma part dans ce qui m'arrive ? Persuadé que les autres doivent veiller à mon bien-être, il m'est impossible d'accéder à la gratitude. Or nous sommes entrés dans l'ère des victimes, qui estiment que le bonheur leur est dû et qui exigent réparation si tel n'est pas le cas ! Je crois que ce registre "victimaire" est attaché à l'illusion infantile que le sort gâte davantage les autres et qu'il devrait toujours y avoir une solution à la souffrance. Je ne nie pas que certains êtres aient subi des préjudices. Ni que se prendre en charge soit facile dans cette société peu solidaire, où l'exclusion survient très rapidement. Toutefois, la croyance que nous méritons d'être, par principe, plus heureux empêche de remercier la vie pour ce qu'elle nous donne. D'ailleurs, se satisfaire de son sort est presque honteux, synonyme de faiblesse, de manque de combativité. Je perçois une sorte de rancoeur, de ressentiment général. L'ingratitude, ce n'est pas d'omettre de dire merci. C'est le refus de reconnaître le bien qui arrive dans notre vie. Reconnaître ce qui fut bon fait partie d'une attitude réaliste qui permet aussi de reconnaître les blessures et les échecs ; cela est nécessaire pour avancer
Il dit également ceci : La gratitude suppose une responsabilisation face à sa propre existence : quelle est ma part dans ce qui m'arrive ? Persuadé que les autres doivent veiller à mon bien-être, il m'est impossible d'accéder à la gratitude. Or nous sommes entrés dans l'ère des victimes, qui estiment que le bonheur leur est dû et qui exigent réparation si tel n'est pas le cas ! Je crois que ce registre "victimaire" est attaché à l'illusion infantile que le sort gâte davantage les autres et qu'il devrait toujours y avoir une solution à la souffrance. Je ne nie pas que certains êtres aient subi des préjudices. Ni que se prendre en charge soit facile dans cette société peu solidaire, où l'exclusion survient très rapidement. Toutefois, la croyance que nous méritons d'être, par principe, plus heureux empêche de remercier la vie pour ce qu'elle nous donne. D'ailleurs, se satisfaire de son sort est presque honteux, synonyme de faiblesse, de manque de combativité. Je perçois une sorte de rancoeur, de ressentiment général. L'ingratitude, ce n'est pas d'omettre de dire merci. C'est le refus de reconnaître le bien qui arrive dans notre vie. Reconnaître ce qui fut bon fait partie d'une attitude réaliste qui permet aussi de reconnaître les blessures et les échecs ; cela est nécessaire pour avancer