Dans le scriptorium

Publié le 01 janvier 2009 par Madame Charlotte

Auteur : Paul Auster
Titre original : Travels in the scriptorium
1ère édition : 2006
Nb de pages : 146
Lu : janvier 2009
Ma note:


Résumé :
L’homme qui, ce matin-là, se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue est à l’évidence âgé. Il ne sait plus qui il est, il ignore pourquoi et comment il se retrouve assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce, percés d’une unique fenêtre n’ouvrant que sur un nouveau mur et d’une porte qui, pour lui demeurer invisible, doit bel et bien exister puisque des “visiteurs” vont la franchir… Sur un bureau, sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Et que lui veulent ses interlocuteurs, dont cette Anna qui lui donne du “Mr Blank” et lui parle de comprimés, d’un traitement en cours, mais aussi, étrangement, d’amour et de promesses ? Une journée se passe, lors de laquelle les “visiteurs” qui se présentent reprochent au vieil homme de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses et périlleuses missions dont certains sont revenus irrémédiablement détruits. Et cependant qu’entre deux vertiges, corps et mémoire en déroute, Blank interroge des souvenirs qui refusent de se laisser exhumer, qu’il cherche dans le manuscrit l’hypothèse d’une explication, une caméra et un micro enregistrent le moindre geste, les moindres bruits de cette chambre où il subit son ultime et interminable épreuve…
Après l’immense succès rencontré par Brooklyn Follies, Paul Auster s’engage dans une exploration radicale du territoire métaphysique où son œuvre s’enracine depuis son entrée en écriture et livre un roman aux confins du fantastique qui, tout en mettant en scène la relation du romancier à ses personnages, entre en résonance avec les interrogations les plus profondes de l’Amérique contemporaine quant à ses responsabilités face à l’Histoire. Au sommet de son art et de sa notoriété, un écrivain accepte ici de se réinventer pour questionner les labyrinthes du langage et affronter les exigences de la fiction dans son essence même.

Mon avis:
J’ai découvert Paul Auster il y a bien 15 ans de cela. La Trilogie New Yorkaise, que je serais bien incapable de résumer aujourd’hui, m’avait fait forte impression. J’étais tombée sous le charme. Peu après je lisai L’invention de la solitude, dont le propos et la forme m’avait laissée morte d’ennui. Depuis, bien qu’y pensant régulièrement, je n’avais jamais osé lire autre chose de cet auteur. Et là, ô joie ! je suis à deux doigts de relire La trilogie, et pour moi qui ne relis quasiment jamais, c’est dire à quel point Dans le scriptorium m’a emballée.
Le personnage principal, un vieil homme nommé Mr Blank par le narrateur, se réveille dans une chambre, sans mémoire. Il ne sait pas ce qu’il fait là, comment il s’y est retrouvé, et ignore jusqu’à sa propre identité. Mr Blank est filmé en permanence, il reçoit des visites troublantes, d’individus qu’il est supposé connaitre, mais dont il ne conserve que quelques bribes de souvenir. On apprend peu à peu que Mr Blank est enfermé, que ses “chargés de mission” lui en veulent. Il en rencontre certains, moins rancuniers, plus reconnaissants. Le récit est une mise en abime vertigineuse, et tourne autour du rapport de l’auteur à ses créations, de la survivance de ses dernières bien après la mort, de leur vie propre. Il est difficile de résumer le livre sans trop en dire (je déteste ça !).
Je vais donc m’arrêter là, en espérant retrouver La trilogie New Yorkaise dans les cartons, et en attendant de recevoir Le voyage d’Anna Blume. Si vous avez d’autres suggestions de lecture concernant cet auteur je suis preneuse.