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"L'Amistad"sur les traces des esclavagistes !

Publié le 10 août 2007 par Chantal Doumont

Amistad"L'Amistad" embarque des étudiants sur les traces des esclavagistes !
 

Deux cents ans après l'abolition de la traite des esclaves dans l'empire britannique, des étudiants américains et britanniques revivent l'histoire de la révolte des esclaves de "L'Amistad", à bord d'une réplique du bateau négrier. 

Parti fin juin de Nouvelle-Angleterre pour son premier voyage transatlantique, le nouvel "Amistad", baptisé en 2000, va parcourir environ 22 500km pour une croisière éducative sur les routes empruntées au XIXe siècle par les marchands d'esclaves. Le schooner, avec à son bord sept jeunes, s'apprête à aborder la Grande-Bretagne. Il devrait notamment être présent pour l'inauguration du musée international de l'esclavage à Liverpool le 23 août. 

Le navire se rendra ensuite en Sierra Leone, le pays d'où étaient originaires les 53 esclaves qui se sont emparés du navire en 1839. Capturés en Afrique, ils avaient été d'abord amenés dans les Antilles par un navire négrier puis transférés à bord de "L'Amistad", un bateau de commerce qui devait les convoyer de La Havane vers un autre port cubain. 

Mais les esclaves se sont révoltés et le bateau a finalement été interpellé par les douanes américaines. Emprisonnés à New Haven, les 53 Africains ont été accusés de mutinerie et de meurtre avant qu'on n'établisse leur parcours véritable et ne les relaxe. L'affaire, portée à l'écran par Steven Spielberg en 1997 sous le titre d'"Amistad", a été l'un des combats marquants des abolitionnistes américains. 

Le nouveau "Freedom Schooner Amistad" a été construit à New Haven sur un modèle proche du bateau original, mais agrémenté de moteurs et du matériel de navigation moderne. Son vaste périple le conduira dans nombre de hauts lieux de la traite des Noirs, dont Londres, Liverpool et Bristol en Angleterre. Il fera ensuite escale à Lisbonne, dans l'ouest de l'Afrique et dans les Antilles, avant de revenir aux États-Unis l'an prochain pour y célébrer le bicentenaire de la loi de 1808 interdisant l'importation d'esclaves. 

Pour les jeunes embarqués -ils seront une cinquantaine en 16 mois- le voyage offre l'occasion d'étudier l'histoire de l'esclavage. "Ce soir, nous avons fait la vaisselle en écoutant les écrits de (l'abolitionniste) Frederick Douglass", décrit ainsi Joy Collins, un membre de l'équipage sur le site Internet du projet. 

Les jeunes découvrent également les techniques de navigation, la navigation en se repérant aux étoiles, et le mal de mer, dans des creux de deux à trois mètres. "Ce que je finis toujours par me demander, c'est comment, comment, comment les prisonniers de l"Amistad' ont pu survivre à cette épreuve?", écrit Logan Senack, étudiant à l'université du Connecticut, qui souffre du mal de mer. "Nous sommes là à boire des sodas sur un pont spacieux, avec quelqu'un pour nous réconforter, et pourtant, nous nous n'avons jamais été aussi malades!"

Newman Lawrence, matelot à l'estomac mal accroché lui aussi, se sent plus proche des esclaves transportés dans de terribles conditions sur les navires négriers, "enchaînés par centaines et couverts de leurs propres excréments et de leur vomi, pleurant d'angoisse sans savoir ce que l'avenir leur réservait, à part des souffrances". "Ce sont eux les courageux et les braves", reconnaît-il, "nous ne faisons que suivre leurs traces en essayant de construire un avenir meilleur pour toutes les personnes que nous pourrons toucher".

source AFP


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