La justice ? Pas un mot sur le pouvoir d'achat. La crise ? Pas un mot sur les 64 000 suppressions d'emplois de novembre. La solidarité ? Pas un mot non plus sur les injustices flagrantes qu'il a créées avec son bouclier fiscal et qui ruinent son discours sur les plus fragiles. Benoit Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a raison de dénoncer la contradiction de Nicolas Sarkozy : « Il nous demande de changer mais lui ne change rien à sa politique. Il va même en accentuer les effets négatifs. »
J'observe qu'il n'a pas évoqué les changements institutionnels. C'est mauvais signe. Cela signifie que cette « réforme » va nous tomber sur la tête comme le ciel sur la tête des Gaulois. Un ami m'a adressé un article d'un journal local consacré à Jean-François Mancel, député de l'Oise. Celui-ci se vante d'avoir convaincu le chef de l'Etat de la nécessité de réunir départements et régions. La raison essentielle, selon lui : « cela coûte trop cher, on va diminuer sensiblement le nombre des élus. » Soyons vigilants, il y a le feu au lac.
Et maintenant ? Le président part en tournée comme un chanteur de variétés. Au Liban pour les vœux aux armées, dans un hôpital pour les vœux aux personnels de santé, dans un musée pour parler culture…vous avez bien compris : Nicolas Sarkozy est en campagne électorale. Il va user et abuser de sa fonction pendant tout le mois de janvier. Les télés, les radios, les journaux vont reprendre ses déclinaisons thématiques, autant d'occasions d'occuper le terrain, son passe temps favori. Alors, une question se pose à chacun d'entre nous : allons-nous subir ou relever la tête ?