Heureusement, la Présidence tchèque du Conseil de l'Union n'est pas assumée par le Président Vaclav Klaus qui refuse le drapeau européen, dénonce l'Union comme « pire que le COMECON », voit en Bruxelles « un nouveau Moscou », se dit « dissident » et avoue un rêve « faire dérailler le train de l'unification européenne ». Il n'est pas eurosceptique : il est anti-européen et pense que son pays est assez grand pour jouer un rôle clef dans le monde, entre Washington et Moscou. Ce fils de Thatcher n'en est d'ailleurs pas à une contradiction près vis-à-vis des Américains et des Russes. La mégalomanie est une maladie terrible surtout quand on adore jouer les provocateurs...Et quand les fausses certitudes se nourrissent de tragiques ignorances.
Malheureusement, cet archéo-hyperlibéraliste utilise à fond les ambiguïtés constitutionnelles de ses fonctions pour cultiver les sentiments anti-européens d'une partie de son opinion et gêner son premier ministre dans les responsabilités européennes qu'il assume pendant six mois à partir de demain. Quand on pense que les acteurs du printemps de Prague se baptisaient eux-mêmes « génération Conseil de l'Europe » et que « le socialisme à visage humain » s'inspirait du « modèle social européen », on se dit que l'Histoire en marche est bien capricieuse...