Castlevania est une licence relativement ancienne qu’il ne devrait plus être besoin de présenter. Pour ceux toutefois qui n’auraient jamais eu la chance de mettre la main sur l’un des volets du jeu, on pourra simplement rappeler que Castlevania vous met dans la peau d’un héros qui va tenter d’empêcher le retour de Dracula. Pour ce faire, notre valeureux personnage disposera bien sûr d’une vaste palette de coups et pouvoirs qui font toute la saveur de ce jeu d’action/aventure. Il est temps désormais de s’intéresser plus précisément au dernier volet de la série, Order of Ecclesia, sorti dernièrement sur Nintendo DS.
Un gameplay classique mais efficace
Force est de constater que ce nouvel épisode ne prend guère de risque dans les mécanismes de jeu utilisés. L’essentiel du gameplay repose ainsi sur un système classique de pouvoirs dénommés cette fois-ci glyphes. L’héroïne, Shanoa, a en effet la capacité quasi-unique de pouvoir les maîtriser. Pour les obtenir, rien de plus simple en théorie. Vous en trouverez en partie disposés à certains endroits du jeu, sur votre chemin pour les indispensables mais parfois avec une petite épreuve informelle, comme éviter une série de pièges, pour d’autres. Les autres glyphes sont comme souvent lâchés par les monstres une fois tués. Evidemment, la probabilité d’obtenir un glyphe dépend du monstre et du glyphe en question et la recherche de tous les glyphes pourra vous occuper comme à l’accoutumée un certain temps pour les perfectionnistes et justifier de parcourir des zones déjà connues.
De petites subtilités sont intégrées pour permettre d’approfondir un peu l’expérience de jeu. Vous allez par exemple devoir choisir entre les différents glyphes à équiper pour éviter de passer par le menu du jeu à chaque nouvel ennemi. Ceux-ci sont en effet plus ou moins sensibles aux pouvoirs, qui peuvent être différenciés par type : une attaque électrique fait généralement plus de dégâts à une créature marine, tandis qu’un coup de marteau brisera plus facilement une armure qu’une entaille à l’épée. Vous obtenez également la capacité de fusionner le pouvoir de vos deux glyphes équipés pour lancer une attaque plus puissante, particulièrement utile contre les boss. Comme toujours, cette puissance a une contrepartie puisque vous allez devoir sacrifier un certain nombre de cœurs pour lancer votre combinaison (vous les récupérez en détruisant certains objets et en vous rendant au village principalement).
Notez que la difficulté du jeu a été à mon sens légèrement rehaussée par rapport aux derniers épisodes. Ainsi les boss ne laissent-ils pas le droit à l’erreur, vous allez devoir connaître leurs enchaînements de coups et apprendre comment les esquiver car quelques attaques suffisent généralement à vous mettre par terre. Toutefois, un certain équilibre est bien maintenu puisque vous serez a priori rarement bloqué trop longtemps au même endroit sans toutefois pouvoir trouver le jeu vraiment trop facile.
Une structure novatrice
Si le jeu n’innove pas dans le déroulement des combats notamment, la structure du monde qui vous est proposé a été modifiée. Ainsi, vous ne parcourez plus un même gigantesque édifice d’un seul tenant mais des espaces isolés les uns des autres. Une carte du monde vous permet de voyager librement entre toutes ces zones et le village fait office de sanctuaire. Vous y trouvez de quoi récupérer les précieux cœurs mais également tous les villageois que vous devez sauver au cours des vos aventures. Ceux-ci vous offrent non seulement des objets selon leur spécialité, pour vous équiper par exemple d’une nouvelle armure ou de potions avant de partir à la conquête d’une nouvelle région mais proposent également des quêtes, d’un intérêt relativement variable. Certaines sont relativement peu intéressantes, comme tuer un certain nombre d’exemplaires d’une créature, tandis que d’autres s’avèrent nettement plus amusantes.
Cette nouvelle organisation vous permet de vous y retrouver un peu plus facilement dans le monde si vous recherchez un endroit précis. Cela justifie également des univers beaucoup plus variés, comme nous le verrons plus tard. Pour les plus nostalgiques, notez que ce système ne bannit pas pour autant les bons vieux dédales de couloirs et de salles auxquels ils avaient été habitués, la seconde partie du jeu se déroulant en effet au sein même du terrible et vaste château de Dracula. Une carte est toutefois toujours disponible et permet d’éviter de se perdre totalement.
Un scénario simpliste et convenu… mais un univers somptueux
On peut reprocher au jeu un scénario relativement simpliste, qui se résume finalement presque dans la mince description donnée ci-dessous. Vous avez pour tâche de retrouver un glyphe extrêmement puissant, « Dominus », qui doit permettre de tuer Dracula. Evidemment, cette arme a attiré les convoitises et Albus, votre ancien camarade, l’a dérobé. A vous de poursuivre Albus jusqu’à obtenir le glyphe.
Toutefois, il ne faudrait pas donner une trop grande importance au scénario et faire de sa simplicité un défaut rédhibitoire. En effet, c’est avant tout un prétexte pour se défaire de tout un bestiaire de monstres et explorer les divers environnements. Et il est indéniable que de ce point de vue, le jeu est parfaitement réussi. Vous retrouvez une large assemblée d’ennemis, dont nombre vous seront familiers si vous avez joué aux précédents volets. Des traditionnels squelettes aux zombies en passant par les dragons blancs, tous sont fidèles au poste. Plus encore, un réel effort a été effectué sur les environnements qui vous sont proposés. Le nouveau système adopté, c’est-à-dire la division du monde en diverses zones plus restreintes, vous permet non seulement de naviguer plus facilement, mais surtout, autorise l’introduction d’une grande diversité. Ainsi allez-vous traverser un détroit frappé par une tempête puis arpenter une sombre forêt avant de vous introduire dans une prison particulièrement inquiétante…
L’ambiance est comme toujours extrêmement bien rendue par les décors, qui sont de très bonne facture pour la petite console de Nintendo. Un petit bémol pour les musiques du jeu, qui sont superbes, mais ont tendance à être très répétitives.
Mort à Dracula !
Une fois de plus, cet épisode de Castelvania ne peut que convaincre les amateurs de jeux d’action et faire plaisir à tous les fans de la licence. On pourra reprocher peut-être un trop grand classicisme, le volet étant marqué par l’absence de prise de risques notables, mais difficile de ne pas céder au charme de cet Order of Ecclesia, à la réalisation parfaite ou presque. Une bonne vingtaine d’heures de plaisir vous attend rien que pour terminer le jeu une première fois, et les classiques autres modes de jeu peuvent être débloqués ensuite, tels que le boss rush mode, alors n’hésitez pas plus !
Images tirées de la galerie de jeuxvideo.com.