Magazine Beaux Arts
Une cubaine reine de Paris : la comtesse Merlin( Maria de las Mercedes de Santa Cruz)
Par Bernard Vassor
Par Bernard Vassor Maria de las Mercedes Santa Cruz y Cardenas de Jaruco, a vu le jour à la Havanne en 1788 (décédée en 1852 à Paris). Eduquée par une ancienne reine congolaise devenue esclave nommée Cangis*, que Mercedes fit libérer. Partie pour Madrid en 1802, elle épousa le général Christophe-Antoine Merlin en 1811. Elle vint s'installer rue de Bondy **(René Boulanger maintenant) et tint un des salons les plus fréquentés de Paris sous la restauration et le règne de Louis-Philippe. Sa grande beauté et son charme attira chez elle les plus grands savants, artistes, littérateurs et musicien que comptait la capitale, dont La Fayette, Chateaubriand, George Sand, Mérimée, Balzac, Musset, Aguado. Elle avait pris des leçons de musique du chanteur Garcia, le père de la Malibran (dont elle fut la première biographe) et participa à des concerts de bienfaisance*. On trouve de nombreuses notes dans la "correspondance Balzac" qui fut un habitué des soirées de la rue de Bondy. Le compositeur Rossini fut lui aussi du nombre des participants les plus assidus de ses soirées où il accompagnait parfois au piano la comtesse à la voix de soprano unique, interprètant son opéra Mathilde di Shabran, en compagnie de la Malibran et des chanteurs Lablache et Donzelli .......... *Cangis qui vivait dans le royaume du Congo avait été couronnée reine en raison de sa grande beauté. Elle choisit son amant pour mari et le suivit lors d'une expédition contre une tribu ennemie. Elle le vit périr sous ses yeux, fut faite prisonnière et vendue à un capitaine négrier qui la transporta à la Havane où elle fut vendue au père de Mercedes. .... ** Information que je dois à l'historienne d'art Dominique Delord, qui prépare une importante biographie de la comtesse créole qui devrait éclipser cette bien modeste notice. ..... ***Dont le fameux concert dans la salle du Wauxhall place du Château d'Eau (emplacement aujourd'hui de la rue de la Douane) le 1° mars 1831, au profit des réfugiés polonais.