Drôle d'idée que de sortir Tout... sauf en famille un 31 décembre alors qu'il aurait tellement eu sa place le 24, film de Noël idéal car se déroulant le soir du réveillon et s'adressant à tous les publics... Grosso modo, c'est une sorte de Mon beau-père et moi en mode marathon, le couple vedette étant contraint de fêter Noël dans quatre foyers successifs. Il en découle un film très fragmenté, succession d'une demi-douzaine de sketches de qualité forcément inégale, grossièrement reliés par un fil rouge sentimental.
Mais le point fort du film n'est pas son scénario : ce sont ses acteurs, tous assez en forme. Et notamment Jon Favreau et le méconnu Tim McGraw, aussi hilarants que violents en frangins bourrins de Vince Vaughn, lequel ne semble pas réellement s'éclater dans la peau d'un personnage un peu rabat-joie, mal à l'aise dans une famille qui ne lui ressemble guère. La partie Favreau-McGraw (à laquelle il convient d'ajouter un Robert Duvall en verve) est sans doute la meilleure ; malheureusement, elle intervient très tôt dans le film, et les visites suivantes sembleront de plus en plus fades.
La suite, c'est vrai, ressemble à un ronéotype de Meet the parents, avec ses gags éculés mais qui fonctionnent (le vomi de bébé est toujours efficace quand on ne s'y attend pas) et ses mésaventures improbables. Le déclin progressif du film, qui reste néanmoins sympathique jusqu'à la fin, semble s'expliquer par l'obligation qu'a le réalisateur de conclure comme il se doit les problèmes de coeur qui gâchent le Noël du couple. Peur de l'engagement, paternité, etc. : on n'avait pas besoin d'une conclusion aussi pataude pour boucler un film qui avait su manier l'irrévérence dans sa première partie.
6/10
(également publié sur Écran Large)