Ceux-ci forment un ensemble, alors que le premier était autonome. Ils mettent en valeur Lisbeth Salander, cette hacker désormais milliardaire, révèlent son passé, ses ennuis avec une cellule clandestine des services secrets suédois, et son évolution vers un peu plus de sociabilité, aidée en cela par Super Blomqvist et toutes sortes de gens qui lui veulent du bien.
Comme dans le premier volume, toutes les ficelles du thriller sont utilisées.
Une héroïne qui semble à la merci de tous, et sur qui des forces énormes s'acharnent à commettre des injustices, menacée par des méchants qui veulent la déclarer folle et l'enfermer.
Ces méchants sont eux aussi des anti-héros très typés. Un transfuge sadique de l'ex-URSS. Un colosse blond qui ne ressent pas la douleur. Des agents secrets sans scrupules. De l'autre côté, les gentils nous tireraient des larmes tellement ils nous font croire à la bonté du monde.
Car l'intrigue est très moralisatrice, très bien-pensante : les héros baisent énormément et ils éliminent les pédophiles, les anti-féministes, les anti-démocrates.
Millénium a donc beaucoup de qualités. Toutes les ressources des thrillers. Un calibrage pour plaire aux lectrices qui, on le sait, composent l'immense majorité des lecteurs. Une écriture qui court, qui suit plusieurs pistes en parallèle, ménage des suspenses, explique clairement les informations, les rappelle. Les gentils qui gagnent à la fin. Oui, j'ai bien aimé.
Stieg Larson, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, La reine dans le palais des courants d'air (Millénium 2 et 3), Actes sud