Vii

Publié le 08 octobre 2008 par Kullab

Sous les pans de béton, j'étendrai mes racines,
Par les sols infestés d'urine et de toxines ;
De l'humus avarié j'extrairai le poison
Suant de mille chairs en décomposition ;

De ma feuille malade à ma branche pendue,
Je filtrerai l'air sal, mais à peine perdue
Et pleurerai le temps du soleil et du vent
Comme les ont connus mes ancêtres d'antan.

Je n'ai plus de couleur, je n'ai plus de parfum,
Moi qui ornai jadis un somptueux jardin,
Je me meurs, lentement, d'une peine inconnue.

J'essuierai les remords, de mon écorce nue,
De l'étrange ruisseau, tout à contre-courant,
Brassant la race humaine en un flot débordant.