Vous avez aimé Oz, avec ses prisonniers violents et violentés, ses gardiens désabusés et ses histoires crues et amorales ? Alors il y a des chances pour que vous appréciez The Shield, une série policière créée par Shawn Ryan en 2002.
The Shield, c’est l’histoire d’une brigade spéciale d’intervention, la Strike Team, menée par un détective au cou de taureau, Vic Mackey. Cette équipe de cinq flics réunit à la fois ce qui se fait de pire, mais aussi de plus efficace dans la police de Los Angeles. Ramassis de flics ripoux et violents, les membres de la Strike Team n’hésitent pas à user de méthodes douteuses, de créations de preuves, de trafiquer avec des dealers, de brutaliser des témoins, pour arriver à leurs fins. La série commence d’ailleurs très fort, car dès les premiers épisodes de la première saison, Vic et l’un de ses hommes abattent un autre flic de sang froid pour qu'il ne puisse pas témoigner contre eux dans un procès pour corruption. Le ton est donné.
The Shield, c’est donc une plongée dans le côté noir des forces de l’ordre. Dans un film policier hollywoodien « classique », vous suivrez les traces d’une jeune recrue qui va lutter contre la corruption et mener les méchants policiers dans les bras vengeurs de la justice. Ici, nous sommes dans la démarche opposée. Nous suivons ces films ripoux et violents et, croyez-le ou non… c’est jouissif.
Car Vic Mackey a une éthique, même si elle lui est tout à fait personnelle. Il y a certaines limites qu’il ne franchira pas, et gare à ceux qui dépassent les bornes. Déclencher sa colère, c’est se mettre à dos une des pires brutes avec un badge et un flingue que vous pourrez trouver à la télévision, voire au cinéma. Malgré son physique de veau, malgré son attitude de coq de basse cour, on s’attache très rapidement à ce personnage hors norme. Car si ses méthodes sont discutables, ses résultats parlent d’eux-mêmes. Là où d’autres flics vont devoir à leur grand regret laisser s’échapper des truands et des violeurs, Mackey va toujours trouver la combine pour neutraliser le fauteur de troubles. Et ce sont ses résultats si efficaces qui lui valent d’être plus ou moins toléré par sa hiérarchie.
Car la plus grande menace qui pèse sur la Strike Force, ce ne sont pas les ordures qui traînent dans les rues, même si Mackey et ses hommes doivent se montrer prudents au quotidien. Non, là où il doit être le plus vigilent, c’est face à ses collègues et à ses supérieurs, qui ne cherchent qu’une excuse pour le mettre à genoux. Le détective doit donc naviguer dans les eaux saumâtres de L.A. entre flics trop zélés et la pègre qui veut le faire payer. Le tout en essayant de mettre le plus d’argent (sale bien entendu) de côté.
Bref, The Shield est encore une de ces séries crasseuses à réserver à ceux qui aiment ces histoires où les pourris ne sont pas tous à jeter et où les gens soit disant parfaits ont aussi leurs zones d’ombre. La série est maintenant terminée, et vous avez sept saisons de 13 épisodes pour occuper vos soirées d’hiver.
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