La première histoire concerne Robert âgé de 68 ans.
Il est originaire du Congo Brazzaville et est arrivé en France pour rejoindre ses enfants qui vivent ici depuis des années.
RObert est hypertendu et diabétique et porteur d'une cardiopathie ischémique.
Le patient a pu être exploré, bilanté et traité. Il va bien.
Le souci. C'est sa situation administrative.
Après plusieurs demande, il lui a été signifié par la préfecture qu'il était en situation illégale et qu'il devait quiter le territoire.
Au delà du fait que la quasi totalité de sa famille vit en France. son état de santé nécessite une surveillance attentive qu'il ne peut espérer dans son pays d'origine.
Il a lui fallu passer devant le tribunal administratif afin de contester la décision et la justice a rendu son verdict peu avant Noël.
Les certificats médicaux de l'ensemble des intervenants qui le suivent ont permis d'éclairer le juge sur les dangers d'un arrêt de suivi médical adapté à son état tel qu'il est envisagé en France aujourd'hui..
Il a pu obtenir ainsi un titre de séjour.
Pendant plusieurs mois j'ai vu dans ses yeux ce qu'un retour au pays signifiait pour lui : sa mort.
Deuxième histoire :
Un de mes patients, militant des droits de l'homme a dû consulter d'une façon tout à fait banale dans une clinique du secteur un confrère spécialiste.
Il m'a raconté son aventure.
Il s'est présenté à l'accueil administratif où il a signifié sa présence et donné sa carte vitale.
Quelle n'a pas été sa stupeur lorsqu'on lui a demandé en plus de sa carte d'assuré ... ses papiers d'identité.
Oui. La carte verte n'était pas suffisante.
Cette question a débouché sur une petite altercation qui a permis de connaitre le motif de cette demande qui peut paraitre comme "curieuse" dans un lieu de soins.
Figurez vous que cette demande est justifiée par une recommandation de la Haute Autorité de Santé (H.A.S.).
Celle ci demande à ce que l'identification du patient soit d'une fiabilité la plus précise possible afin d'évier toute confusion en cas de troubles de la mémoire ou du comportement ainsi qu'en cas d'homonymie.
La même demande a été faite dans la même clinique à une autre patiente lors d'une autre consultation.
Il est évident que chacun peut interpréter les recommandations avec plus ou moins de zèle et les appliquer à sa manière.
Il serait regrettable que ce genre de démarches de contrôle prennent le pas sur la fonction première du soignant et devienne ainsi un barrage de plus dans l'accès au soins.
(papiers d'identité pour l'instant puis à l'avenir biométrie avec puce-carte d'identité sous cutanée pendant qu'on y est)
Les papiers toujours les papiers .... dans la première histoire comme dans la seconde histoire.
Malades ! ...Vos papiers vous dis-je...
Pour le reste bonne année à tous.