Il s'est réveillé ce matin là. Il ne s'attendait à rien, sauf à ce à quoi il s'attendait. Dents brossées, cheveux à tendance longue mais pas assez, hirsutes, impossible à maîtriser. Sale tête, moche en fait. Il s'est habillé comme il a pu, après avoir rangé la table à repasser dans un coin, mis le fer où il faut pour qu'il ne brûle rien et puisse servir demain. Les fesses toujours aussi blanches, le dos un peu plus vouté qu'hier, sûrement. Les poumons plus sales, des douleurs nouvellement apparues, bêtement, simplement, logiquement.
Et puis il y a eu un retour à quelque chose d'enfoui, un retour à la source du mal, celui qui fait tant de bien. Il a plongé, tête la première. Tout a passé très vite. Et c'st le soir, dans le silence religieux d'une chambre vide, qu'il a réalisé qu'il aimait. Qu'il aimait fermer les yeux et repenser à cette journée, parce qu'il se sentait libre, libre de penser que quelque part, quelqu'un l'aimait parce qu'il le lui avait dit, et il sentit une douce chaleur s'échapper de ses mains comme un pet d'un lit mal fait. Doucement, presque insidieusement, profitant de tout espace libre pour se répandre. Il se laissait enrober dans cet état d'être, et il était heureux. Comme un être, un animal, allant vers sa fin mais ne sachant pas qu'il va mourir.
Tant pis pour la mort, la vie lui a convenu, telle qu'elle est, loin, trop loin, mais là, jsute sous l'aisselle.
Publié par les diablotins