J’espère que parmi les quelques 3 % qui ont fait la différence le 6 mai 2007 - les “pôv cons” : entendre les pauvres et classes moyennes - s’en mordent les doigts jusqu’au sang aujourd’hui ! C’était tellement prévisible… Qu’ils la bouclent - et la ceinture avec !
Cela n’enlèvera rien à mes propres difficultés mais avouez qu’il fallait en tenir une sacrée couche (notamment de peaux de saucisson devant les yeux) pour ne pas sa/voir ce que pourraît être “la France d’après” avec un Sarkozy…
Or donc, après le “bouclier-fiscal” pour millionnaires - qui, de surcroît tout en permettant qu’ils ne payassent pas d’impôt sur le revenu et même perçoivent de substantielles ristournes ! les exonère totalement de la moindre participation à l’effort fiscal qui sera demandé au vulgum pecus des épargnants pour financer le RSA de l’inepte Martin Hirsch - d’où il suit qu’encore une fois pauvres et classes moyennes paieront pour les plus pauvres !
la valse des milliards d’euros pour les banquiers tota-lement responsables de leurs turpitudes - alors que l’ampleur exacte des dégâts de “l’Affaire Madoff” - Bernie la Grande Truanderie - reste encore très certai-nement à découvrir !
les “franchises médicales” qui permettent généreu-sement aux malades de payer pour les malades !
Voilà enfin la récente (mais sûrement pas dernière !) trouvaille des Sarko’s boys du gouvernement et de la majorité : faire porter sur les mutuelles et les assurances-santé complémentaires le poids de la CMU ! Avec, bien entendu, nous annonce Le Monde de fortes augmentations de nos cotisations pour 2009…
Les tarifs des complémentaires santé vont nettement augmenterLE MONDE | 29.12.08 ©
J’avoue que cette magnifique réforme m’avait tota-lement échappé quand elle a été votée cet été. On ne saurait avoir l’oeil et l’oreille à tout. Une fois de plus le vulgum pecus est mis à contribution pour aider les plus pauvres ! Bien évidemment, ça me troue le cul mais pourquoi s’en étonner ?
“La France d’après” ne pouvait être que cela !…
L’accentuation en pire - et désormais sans plus aucune retenue - de la dégradation continue de feu “l’Etat-providence” - souhaitée et entreprise depuis une bonne trentaine d’années, à la faveur des crises économiques (1975 et 1978) avec une accélération depuis 1989 : chute du Mur de Berlin et effondrement corrélatif du communisme… plus aucune contre-référence aussi atroce qu’elle fût !
Avec bien entendu, depuis 1995-1998, la soumission totale aux impératifs de compétitivité de l’ultralibéra-lisme, aggravée par le funeste “modèle” des délocalisations.
Au-delà de ces mesures anecdotiques - quoique bien dures à digérer pour nos porte-monnaie - il reste à en analyser la nature exacte et la portée. Cela tient en peu de mots :
l’Etat ultralibéral se désengage de toutes ses missions normales, traditionnelles ou régaliennes (police, armée, prison) pour les faire supporter par les collecti-vités locales, les citoyens voire les concéder au secteur privé.
Auparavant, l’assistance aux démunis, comme la santé publique et la lutte contre les grands fléaux sanitaires et sociaux - tuberculose, cancer, alcoolisme, recherche médicale, etc… était du ressort de l’Etat.
La CMU est l’équivalent de ce qu’était “l’Aide médicale” quand je travaillais (1965- fin 1968) à la DDASS du Loiret. Toutes les dépenses étaient réglées par le Département mais celui-ci - avant les lois de décentra-lisation de 1983 - dépendait encore directement de l’Etat pour son budget.
Cette mission essentielle et traditionnelle de l’Etat s’inscrivait en même temps dans l’ensemble plus large des missions de l’Etat-providence :
HOPITAUX : dépendant du budget municipal mais largement financés par le prix de journée versé par la Sécu pour le “budget de fonctionnememt” : il en est exactement de même pour les établissements privés, à but lucratif ou non lucratif et c’est d’autant plus vrai quand ils participent aux “missions de service public”…
Auquel s’ajoutaient de nombreuses subventions (en partie versées par l’Etat ou des organismes publics) s’agissant du “budget d’investissement”.
Je ne rentrerais pas plus avant dans ces questions qui mériteraient de trop longs développements (voire un ou plusieurs articles) si ce n’est pour souligner que - sauf rares exceptions très locales - l’hôpital est en règle générale “le premier employeur” d’une commune - quelque fût sa taille - en termes du nombre de salariés comme de “masse salariale”, d’où l’enjeu de son maintien et très certainement un certain nombre d’erreurs quant aux décisions d’investissement.
POLITIQUES DE SANTE PUBLIQUE lato sensu - on mesure aujourd’hui ce qu’il en est advenu ! - dont les différents régimes sociaux : Sécurité sociale, allocations familiales, chômage, certes financés par les cotisations patronales et salariales mais encadrés par l’Etat.
Aujourd’hui l’Etat se défausse de toutes ces dépenses, soit sur les collectivités locales soit sur des organismes privés ou - pire - les particuliers: il ne nous reste que “l’Etat-pénitence” !