Pour le magazine, la personnalité de l'année est sans conteste Barack Obama. Si Nicolas Sarkozy apparaît en bonne place (dans les "finalistes") dans TIME MAGAZINE, c'est une tribune de Tony Blair qui lui rend grâce. L'ancien premier ministre britannique, viré de son poste par sa propre majorité et son ancien rival Gordon Brown en 2007, loue des tresses de lauriers au président français.
« Il y a des moments où Nicolas Sarkozy ressemble plus à une force de la nature qu’à un leader politique conventionnel. Il a l'énergie, des idées et de la vitalité en abondance. »
« Bien sûr, (…) dix-huit mois, c’est un peu court pour rendre son verdict. Mais certains éléments sont déjà clairs. Tout d'abord, Nicolas a l’étoffe d'un véritable chef de file : une capacité à prendre des décisions et à les appliquer. Il voit un problème et veut le résoudre. Qui plus est : il croit qu'il le peut. »
Dans la presse internationale, Nicolas Sarkozy est loin d'avoir une image aussi positive. Nous citions, il y a quelques jours, un article de Newsweek qui considérait que le président français était désormais "au bord du précipice."
Dans un article intitulé "SuperSarko leaves the podium" ("SuperSarko quitte le podium") le 18 décembre, le très conservateur THE ECONOMIST jugeait de son côté que la présidence française avait atteint ses objectifs (reforme du traité simplifié, Union de la Méditerranée, etc), mais que Sarkozy était un partenaire erratique qui offense souvent ses interlocuteurs, d'une inconstance surprenante en matière de droits de l'homme vis-à-vis de la Chine ou de la Russie.
Pour l'a justement rapporté une excellentE confrèrE, Ullrich Fichtner, correspondant du Spiegel en France est très sévère sur le président français : "Les forces de la désintégration déchirent la France plus que tout autre pays, car la société française est un mélange bigarré d’ethnies, de religions et de citoyens à la pensée libertaire rafraîchissante, mais le ciment qui maintenait le tout s’effrite. Le processus avait commencé avant Sarkozy, mais le président n’a rien entrepris pour le ralentir, l’atténuer ou créer du lien. Au contraire : en divisant pour mieux régner, il sape un peu plus la cohésion nationale. Et l’évolution actuelle démontre d’une façon exemplaire que la démocratie et l’Etat de droit ne vont pas de soi mais doivent être reconquis chaque jour, entretenus et parés de sens, de volonté et de vertu. L’Allemagne l’a appris d’une façon plus amère que tout autre pays. La France, qui s’est le plus souvent trouvée du bon côté de l’Histoire, doit aujourd’hui prendre garde de ne pas l’oublier". Le même Spiegel parlait il y a moins d'un mois de "la mort lente de la démocratie en France." Le quotidien allemand "die Welt" n'est pas plus clément : "le Roi-Soleil tire sa révérence." expliquait-il la semaine dernière.
En Afrique, inutile de préciser que les séquelles du "discours de Dakar", en juillet 2007, sont encore présentes.
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