L'art de la copie cachée - par Ingram Jintal

Qui ne l’a jamais fait ? Envoyer un email à quelqu’un en mettant son pote en copie cachée pour qu’il lise l’email sans que le destinataire ne le sache. Jouissif à faire. Mais assez ambiguë : cette relation tripartite (expéditeur – destinataire – personne en copie cachée) repose sur le fait qu’on est plus proche de la personne en copie cachée que du destinataire de l’email. Le destinataire est la proie, la personne en copie cachée le complice.

Du voyeurisme inversé dont l’équilibre est fragile.

ACTE 1 (say my name) : mettre ses pote en copie cachée d’un email à sa target.

Il y a 10 jours, un ami que l’on appellera Roger a eu la bonne idée de baragouiner 3 mots en Anglais pour récupérer le téléphone d’une charmante créature danoise du quartier Latin dont le sourire criait braguette. Manque de bol, il n’obtient qu’un email parce que maintenant les filles ne lâchent plus leur numéro de téléphone (bitches) mais leur email (et en plus l’email sur lequel elles reçoivent les pubs).

C’est là qu’intervient la copie cachée. Ses 2 amis ayant été témoins de la drague, Roger décide de nous mettre en copie cachée. Extraits :

Ce vaillant Roger prend autant de plaisir à nous mettre en copie cachée qu’à envoyer un email à sa target. Le bougre, il va le payer cher.

ACTE 2 (don’t mess with Jesus) : le reply to all qui laisse des traces.

Le revers de la médaille, c’est que les destinataires en copie cachée de l’email peuvent foutre la merde. Ils sont impliqués dans le process et peuvent donc agir, CQFD. Comment ? En faisant un « répondre à tous ».

Roger, did you remember? Did you feel it?