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Pas une seconde à perdre

Publié le 29 décembre 2008 par Alain Hubler

Ecran d'horlogeSi vous ne le savez pas encore, je vous l’annonce en grande pompe : l’année 2008 durera une seconde de plus que les autres années !

Cette petite seconde permet de rattraper le retard que la mesure du Temps universel prend inexorablement sur la durée réelle des jours solaires. Attention, c’est qu’il ne faut pas rigoler avec ce décalage qui atteint la vertigineuse période de 2 millisecondes par jour et par siècle, car c’est une combine à se retrouver avec plus d’une minute de retard dans cent ans !

Pour remédier à cette lenteur coupable, les ceusses qui ont la maîtrise du temps qui passe ont donc décidé d’ajouter de temps en temps – c’est le cas de le dire – une petite seconde à l’année. Ce fut le cas en 2005 et ce sera le cas en 2012 à moins que ce ne soit en 2013.

Mais au fond, une seconde, c’est quoi ?

Officiellement la seconde est définie comme étant «la durée de 9′192′631’770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental de l’atome de césium 133.»

Vous voilà bien avancé, n’est-ce pas ?

Bon, disons qu’une seconde, c’est à peu près la durée d’un battement de cil ou le temps qu’il faut pour parcourir un mètre en marchant. Ça va mieux ?

Moins drôle, c’est aussi le temps mis sur la Terre pour que meurent, sous le coup de la torture, 25 animaux. Mais il y a bien pire : toutes les 15 secondes le travail fait un mort et il en suffit de 10 au SIDA ou au diabète pour tuer un homme dans le monde.

Parlons un peu argent maintenant. Sachant que le produit intérieur brut (PIB) mondial est estimé à 68′000 milliards de dollars pour 2008, ça nous met la seconde à environ 2 millions de dollars ! Pour la Suisse, dont le PIB s’élevait, en 2007, à un peu plus de 500 milliards de francs, la seconde rapporte, ou coûte, c’est selon, approximativement 16′000 francs.

À ces tarifs-là, la question «as-tu une seconde à me consacrer?» prends toute sa valeur.

Pour ma part, je retiendrai qu’il faut 144 ans à un banquier pour jeter un milliard par la fenêtre s’il jette un franc à chaque seconde en «travaillant» 240 jours par année et 8 heures par jour.

Alors vous pensez, 68 milliards !

Vraiment, il n’y a pas une seconde à perdre, même si cette seconde de plus ne durera qu’un instant. «Un instant m’sieur» comme dirait Columbo.

Mais un instant qui peut durer une éternité si c’est une seconde d’inattention …

P.S. Merci à Labo de nous avoir signalé cette affaire de sablier.

  

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