BUSSY SAINT GEORGES, Seine et Marne -- La bande des déjections canines semblaient s'être rassemblées autour d'un petit coin du bon vieux boulevard pour prendre l'apéro. Ce boulevard, c'est le boulevard Antoine Giroust.
Perso, j'en écrase jamais car je connais bien le lieu. J'ai, de ma vie, jamais, pas une seule fois, vu de crottes non-aplaties dans cette rue, jamais. Toujours quelqu'un qui a pris peine à étaler ses Weston dessus.
Je, non MOI, je n'en écrase jamais donc c'est pas grâve ? Oui, mais non ! C'est vrai que c'est un peu galère quand on prend se passage, mais ça va, ça ne glisse pas. Les piétons non-autochtones, quant à eux, dérapent parfois, sont énervés mais ne pensent pas à porter plainte contre x.
Si je m'intéresse à ces choses noires et puantes qui sortent de l'anus des chiens c'est parce qu'un beau jour, la mairie a décidé d'installer une espèce de dispositif vert avec des sacs plastiques avec écrit en gros : HALTE AUX CHIENS !
Une belle--ou sotte, à vous de choisir--âme, que j'admirerai toute ma vie, s'est donné la peine, et par la même occasion a perdu le temps, d'expliquer à la mairie que la situation devenait intenable. Son coup de gueule allait bénéficier à une centaine de personnes. Ou plutôt, une centaine de personne--aussi connues sous le nom de passagers clandestins (pour les économistes) ou de free-riders (pour les économistes anglais) ou d'enculés (pour les cons)--allaient profiter de ce confort de vie sans avoir bougé le petit doigt (ou la jambe, éventuellement).
Une semaine après, magie. Il n'y avait quasiment plus de crottes de chien.
Etrange n'est-ce pas ? Pourquoi est-ce qu'un promeneur de chiens ramasserait-il des bouts de merde quand il y a ce distributeur de sac ? Ce n'est comme si on avait placé une caméra de video surveillance. Si jamais le criminel était surpris, la sanction risquerait d'être plus lourde certes, mais le risque de se faire prendre en flagrant délit n'a pas augmenté. Statistiquement, ils n'ont pas plus de chance de se prendre gauler.
Ce genre de comportement est typiquement irrationnel. En fait, le promeneur a l'impression d'être surveillé, alors qu'il ne l'est pas), le fait qu'il y ait un dispositif lui fait croire que ses actes ne sont pas sans conséquence aucune. Ces promeneurs sont une bande d'abrutis écervelé (tant mieux pour nous) mais j'attends voir combien de temps cette rue restera propre.
280 ou 450 euros d'amende, ce n'est pas assez ? 3000 euros, c'est mieux ? ou la peine de mort ? Les flics risqueront-ils pas de passer pour des chieurs ou des meurtriers ? Méfiance... la plus grosse merde ne se trouve probablement pas dans les rues.