Prenez un rêve, de préférence ancien, il a aura de la cuisse. Pas une ride.
Prenez le même si oublié un temps. Sa poussière est d'étoile.
Surtout ne posez pas votre cul dessus, ni le pressez comme un citron. Évitez l'indifférence, c'est tout. N'ayez crainte, n'ayez pas peur de lui, il ne vous mangera pas. Il ne connaît pas la rancune des coeurs secs.
Regardez le, ce rêve. Bien en face. N'en soyez ni jaloux ni ombré. Regardez le comme il vous regarde. Sans ostentation. Sans déplaisir. Sans vous juger. Apprenez à bien le regarder, ne vous y perdez pas. Assurez vous que c'est bien de lui dont il est question. Vous n'avez qu'à respirer pour savoir.
Ne cherchez dans aucun manuel ni aucun commerce où le trouver, n'élaborez aucun concept ni aucune stratégie pour savoir si c'est lui. Il n'est pas de diplôme pour y accéder.
Regardez le et vous savez.
Prenez ce rêve, il est à vous.
Aimez le, chérissez le, de lui jamais vous ne vous moquerez, ni ne vous défierez. De lui personne ne se moquera, jamais, ou alors ce ne sera pas grave. Laissez ces gens sur le bord de la route. Asseyez vous dessus.
Prenez ce rêve, sans vous soucier qu'il soit mur, prêt, ou pas assez.
Un rêve est entier, et même abîmé, même dévitalisé, même déminéralisé, même délaissé un temps, même perdu de vue, même insuffisamment cajolé, il est intact. Il ne vous en fera de reproche aucun. Ce n'est pas son genre.
Prenez ce rêve et respirez le comme il vous respire, sans ostentation ni cérémonial. Il vous connaît mieux que vous ne le pensez et souvent mieux que vous ne vous connaissez. Si nécessaires, préférez un endroit jardin, même et surtout un jardin secret.
Cultivez. Semez. Nettoyez autour. Arrosez, même de vos larmes s'il le faut, soufflez même de vos soupirs. Ce rêve est le vôtre.
Je vous le souhaite pour 2009.