Ho Chi Minh City, December 19, 2008
En 2009, le plus mauvais Président de l'histoire des USA aura quitté le pouvoir.
Quid du plus mauvais gouvernement de l'histoire de la Belgique?
Voici maintenant le tour de l'Echo de nous livrer son inquiétude quant à la dérive belge vers le déni de démocratie....
"Et voila le scandale du Fortisgate
Fallait-il vraiment qu’un scandale politique vienne encore mettre à mal l’une des valeurs fondatrices de la démocratie en Belgique ? Mais comment peut-on être aussi inconscient ?
Il y aura donc un «Fortisgate». Car les accusations de la Cour de cassation, qui dénonce ouvertement des pressions exercées sur la Justice par le cabinet du Premier sont extrêmement graves. Que des contacts informels aient lieu de temps en temps entre représentants du pouvoir exécutif et du judiciaire qui ont souvent fréquenté les mêmes auditoires des facultés de droit, cela n’étonnera personne. Pas plus que la transmission d’un cercle à l’autre d’informations qui ne devraient pas circuler aussi facilement.
Mais dans le cas de l’affaire Fortis, la porosité du " chinese wall " entre le gouvernement et la Justice a dépassé les bornes.
Car c’est justement quand on se trouve en présence d’une affaire à la fois extrêmement délicate et de la plus haute importance qu’il faut redoubler de prudence.
Comment l’entourage du Premier ministre a-t-il pu penser une seconde que ses contacts avec la magistrature ne tomberaient pas dans le domaine public ? Les hommes politiques savent pourtant bien qu’ils évoluent tous les jours en terrain miné, non seulement vis-à-vis de l’opposition, mais même au sein de leur propre formation.
Et cette lettre d’Yves Leterme distribuée à la Chambre, qui n’avait pas encore fait le tour de l’hémicycle qu’elle était déjà contredite par un magistrat ? Encore une fois, comment peut-on perdre les pédales et/ou croire au Père Noël à ce point-là ? Si le Premier ministre voulait se faire hara-kiri, il aurait pu choisir un autre moment.
Cela dit, la bêtise, la naïveté et l’aveuglement semblent être des constantes dans le déclenchement des grands scandales. Le scandale du Watergate ne reposait pas non plus, sur des faits d’espionnage particulièrement sophistiqués. Et il avait pourtant entraîné la chute de l’homme le plus puissant du monde, le président des Etats-Unis.
Malgré les efforts désespérés menés hier soir, le Premier ministre belge et, sans doute, quelques-uns de ses proches, ont déjà moralement perdu la partie.
La chute de Fortis avait déjà signé l’arrêt de mort d’un certain capitalisme et mis en lumière un certain nombre de comportements à risques de la part des managers.
Les actionnaires du holding ont ensuite mis leur grain de sel dans l’affaire et la Justice n’a pas hésité à rallumer la mèche.
Fallait-il vraiment qu’un scandale politique vienne encore mettre à mal l’une des valeurs fondatrices de la démocratie en Belgique ?
Mais comment peut-on être aussi inconscient ?
par Martine Maelschalck "