Malgré les pluies, notre emploi du temps très chargé, malgré la voiture qui n’aime pas du tout la piste –surtout quand elle est détrempée - , il fallait quand même qu’on y rentre une dernière fois avant d’aller passer les fêtes en France, à Ouled Emgatel…
D’autant plus qu’on avait amené ça à l’appartement avec nous :
... et qu’il fallait qu’on les retourne à leur Ouled Emgatel adoré – Bachir, Fouad, et les milliers d’insectes qui peuplent la maison et le jardin leur manquaient trop.
Alors on a mis les chats dans une boite, la boite dans la voiture, et nous sommes partis vers notre campagne.
On s’est vite rendus compte qu’on ne pourrait pas aller jusqu’à la maison en voiture. La piste était mouillée, et souvent recouverte de boue.
La voiture a été garée au sommet de la colline, Fred a attrapé la boite avec les chats dedans, et on a descendu le chemin qui mène, 500 mètres plus bas, à notre maison.
Et malgré les pluies, malgré notre vie qui nous entraîne de plus en plus souvent vers Fès, malgré la voiture qui se fatigue parfois de nous y amener, Ouled Emgatel est resté généreux avec nous.
Comme ce chemin.
Et ces agaves.
Généreux, comme ce champ de fèves.
Ces champs d’oliviers, cette montagne.
Et même cette maison inhabitée,
et ce figuier, transformé par l'hiver,
nous ont accueilli, nous ont apaisés.