« Si ce n’est plus tard, quand ? », se demande Oliver, un jeune professeur américain de philosophie venu en Italie pour superviser la traduction de son livre sur Héraclite, au milieu d’un été en tout point inoubliable qu’il passe dans la propriété d’une famille intellectuelle, au bord de la mer, en compagnie du jeune fils de ses hôtes : Elio, 17 ans. Autour de cette question qui, au départ, n’a rien à voir avec
Mais, aux plus beaux instants de leur intimité, Oliver et Elio savent qu’ils ne font que composer un souvenir et que, la fin de l’été étant imminente, ils alimentent fougueusement leur future nostalgie. Dans un constant questionnement sur les pensées d’Oliver, retourné en Amérique, Elio revient dans les « coins fantômes » de leur passion, avec l’envie irrésistible de provoquer sa mémoire amoureuse.
Que faire contre le temps ? S’il emporte tout, il ne parvient cependant pas à déraciner le plus intense des amours et les souvenirs les mieux gravés. Il reste forcément un trace d’un telle ardeur, lorsqu’un être a plus été soi que l’on ne l’a jamais été.
De brèves retrouvailles, quinze ans après... Chacun s’est construit de son côté, sans jamais oublier l’autre, et cet été éclatant. Le dernier lien, infime, entre Elio et Oliver, est la mémoire, la marque indélébile de ces quelques ardentes semaines qui auront participé à leur épanouissement d’hommes. Les corps séparés, le rayonnement éblouissant de leur histoire d’amour reste intact, avec tout le danger du ressassement, -dû à l’éternel besoin d’Oliver, dans lequel Elio semble définitivement tomber.
André Aciman, dans ce livre de très haute tenue, explore, avec sentiment et érudition, le thème cher à la littérature des premières passions amoureuses. Embrassant avec Plus tard ou jamais une vingtaine d’années au goût salé de cet été italien, il fait brillamment suivre à son lecteur la traversée dans le temps de baisers et d’étreintes douloureusement inoubliables.