"La guerre, c'est la guerre des hommes; la paix, c'est la guerre des idées". Victor Hugo. Fragments.
Quand la guerre des idées se transforme en guerre des mots et que tout peut être dit et entendu, on s'achemine peu à peu vers la justification de la guerre des hommes. Plus 2009 s'approche, plus la liste des ambitions des démocrates, des pacifistes et des défenseurs des droits de l'humain s'allonge, et plus les besoins en moyens humains s'accroissent.
Pendant que le monde va mal, que des humains meurent à Gaza sous le poids des volontés destructrices et sous les yeux aveuglés du monde occidental qui s'en balance, la liberté d'expression prend des allures de jungle dans laquelle tout est permis parce qu'après tout ... tout va si bien entre deux chocolats et une petite coupe.
Un exemple :
- Dieudonné (source le Monde) joue un sketche qu'il loue comme "une performance humoristique, de l'art contemporain" une cérémonie de remise de prix de "l'infréquentabilité et de l'insolence" dont le lauréat est invité à monter sur scène pour se faire acclamer : il s'agit de Robert Faurisson, illustre spécialiste de littérature contemporaine et de théories d'histoire "revisitée"; il a par ailleurs écrit et affirmé : "les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique"... En même temps, ceux qui font mine de s'offusquer nient aussi les génocides actuels, "mais bon c'est pas pareil"... Le "plus jamais çà", on nous le sert souvent...
C'est ignoble ce que fait Dieudonné, et c'est public. Ce genre de discours permet de banaliser toutes les haines possibles qui trouvent leur apogée en période de crise, et qui s'étendent et se répandent dans chaque rue, dans chaque groupe.
- Un autre exemple, où le dérapage est surtout fondé sur un axe de communication: on prétend "assurer la sécurité d'Israël" en coordonnant des assauts et des raids de toutes parts. Sécurité? Les victimes restent avant tout les civils palestiniens, pendant que les conflits d'intérêts "gérés" par le Hamas et l'armée israélienne divisent encore davantage l'Orient et l'Occident, une Europe complètement larguée qui par la voix de Sarkozy demande de stopper tous les tirs de toute provenance."Les guerres ont toutes sortes de prétextes, mais n'ont jamais qu'une cause : l'armée. Ôtez l'armée, vous ôtez la guerre" écrit encore Victor Hugo. Les défilés proclamant la paix remplissent les rues du monde entier... conscients ou non que les Palestiniens seront bientôt moins seuls au monde dans le déséquilibre entre occupants et occupés, entre les puissants et les idéalistes. Les répercussions de ce conflit continuent de s'installer dans l'inconscient collectif qui mélange tout et qui préfère la facilité que procure la haine au combat sans merci pour la réconciliation qui n'est plus qu'un mot quand d'autres intérêts sont trop puissants.
J-3. Le bilan est lourd pour 2008, qui emmène avec lui les bilans antérieurs. Je retourne à ma lecture en attendant 2009, l'année du pire et sans doute du meilleur... Je lis Citoyen sans frontières, de Stéphane Hessel, toujours militant et actif pour la loi du plus juste à 90 ans...
Et pendant ce temps-là :
-