Un autre excellent texte du site Le Grand Soir portant cette fois sur les faussetés du “rapport” plus que douteux sur le Vénézuela que la respectable organisation Human Right Watch a accepter de diffuser en son nom. J’aimerais spécifier que je respecte tout de même Human Right Watch pour son bon travail au nom des droits humains, mais malheureusement, une possible ignorance de la réalité de certaines régions du monde la pousse parfois à faire confiance à des individus peu scrupuleux pour écrire ses rapports. Ce fut le cas au Vénézuela, où l’organisation fut victime d’une intoxication particulièrement ridicule de la part de son équipe chargée de l’Amérique du Sud. Est-ce que quelqu’un a au moins lu ce rapport avant de le diffuser? Il semblerait que non. Si, après avoir pris connaissance de cet exposé des faits, Human Right Watch cautionne toujours ce rapport et ses auteurs, alors il y aura de sérieuses questions à se poser sur la crédibilité de cette ONG dans le futur…
Plus de 100 spécialistes de l’Amérique latine remettent en question le rapport de Human Right Watch sur le Vénézuela
Dans une lettre ouverte au Comité des Directeurs de Human Rights Watch, plus de 100 experts sur l’Amérique Latine critiquent le récent rapport de l’organisation sur le Venezuela, “Une décennie sous Chavez : intolérance politique et occasions perdues pour améliorer les droits de l’homme au Venezuela“, qui “n’atteint pas un niveau même minimum de connaissance, d’impartialité, d’exactitude, ou de crédibilité“. Les signataires sont des spécialistes universitaires de premier plan, d’établissements étasuniens, comme Harvards, Johns Hopkins et autres Universités d’état, et d’institutions académiques d’Argentine, du Brésil, du Mexique, du Royaume-Uni, du Venezuela et d’autres pays. Human Rights Watch
350 Fifth Avenue, 34th floor
New York, NY 10118-3299 USAA l’attention du Comité des Directeurs,
Nous écrivons pour attirer votre attention sur un rapport publié par Human Rights Watch (HRW) qui n’atteint pas un niveau même minimum de connaissance, d’impartialité, d’exactitude, ou de crédibilité. Le document, Une décennie sous Chavez : intolérance politique et occasions perdues pour améliorer les droits de l’homme au Venezuela, ressemble plus à un essai à motivation politique plutôt qu’à un rapport sur les Droits de l’Homme. C’est bien ce qu’a admis l’auteur principal du rapport, Jose Miguel Vivanco, en s’adressant à la presse quelques jours après sa publication, “Nous avons fait ce rapport parce que nous voulions prouver au monde que le Venezuela n’est un modèle à suivre pour personne…“ [2]
M. Vivanco peut évidemment avoir sa propre opinion sur le Venezuela, mais il n’a pas à la présenter dans le cadre d’une mission de HRW ni bien sûr de tout autre organisation dont le but est la défense des Droits de l’Homme. En publiant un rapport d’une telle pauvreté, et en reconnaissant qu’il le fait pour des raisons politiques, M. Vivanco sape la crédibilité d’une importante organisation des Droits de l’Homme.
Nous ne portons pas ces accusations à la légère et nous espérons que vous comprendrez le sérieux de telles erreurs de jugement. En tant qu’universitaires spécialistes de l’Amérique Latine, nous dépendons d’organisations supposées indépendantes et non partisanes comme HRW pour des informations factuelles sur des violations des Droits de l’Homme commises par des acteurs gouvernementaux et parfois non-gouvernementaux. C’est ce qu’attendent aussi d’autres institutions comme la presse, certains officiels gouvernementaux et l’opinion publique. C’est une perte énorme pour la société civile si on ne peut plus faire confiance à une source comme HRW pour mener une enquête impartiale et en tirer des conclusions basées sur des faits avérés.
Ce rapport comporte des allégations à l’emporte-pièce, sans faits à l’appui ou dans certains cas sans même d’arguments logiques pour les soutenir. Par exemple, l’allégation la plus importante et la plus marquante est que “la discrimination sur des bases politiques est un caractère constitutif de la présidence de Chávez” (p. 1). Cependant, le rapport ne montre pas, ni essaye de montrer, que la discrimination politique a augmenté sous le gouvernement actuel (en comparaison des gouvernements précédents), ou est plus un problème au Venezuela que dans d’autres pays du monde.
Quelles sont les preuves fournies pour une telle généralisation ?
“Dans la plupart des cas, il n’a pas été possible de prouver de discrimination politique - sauf en de rares exceptions, aucune raison des décisions prises n’a été donnée aux citoyens - mais beaucoup ont su de façon informelle qu’ils avaient perdu leur emploi, leur contrat ou les aides allouées pour avoir signé la pétition [pour la révocation du président Chávez]. Par exemple, dans l’un des cas rapporté à Human Rights Watch, une femme de 98 ans s’est vue refuser les médicaments qu’elle recevait depuis longtemps d’une agence gouvernementale pour le développement parce que, comme il a été dit à sa famille par le secrétaire de ce programme, elle avait signé la pétition pour le référendum“ (p.21) (italiques ajoutées).
Pour parler des aides en premier, le paragraphe ci-dessus se réfère à l’affirmation que les médicaments ont été refusés à un citoyen vénézuélien pour des raisons politiques. Etonnamment, c’est le seul cas présumé de discrimination de la part des services publics cité dans l’ensemble des 230 pages du rapport. En d’autres termes, le programme Barrio Adentro a fourni chaque année depuis 2003, des services de santé à des millions de vénézuéliens pauvres, et les auteurs ont exhumé une affirmation (rapportée à l’auteur lors d’une conversation téléphonique avec le neveu de la victime présumée) de discrimination concernant une seule personne. Sur cette base, les auteurs généralisent à l’emporte-pièce que “les citoyens qui exercent leur droit d’appeler au référendum - en invoquant un des nouveaux mécanismes participatifs soutenu par Chávez lors de la mise en place de la Constitution de 1999 - sont menacés de représailles et mis sur liste noire pour les aides et les emplois gouvernementaux“. P.10, italiques ajoutés)
Ceci est outrancier et totalement indéfendable. Nous n’attendons pas d’un rapport de cette nature qu’il suive des normes académiques trop rigoureuses, mais il doit tout de même y avoir certaines normes.
En ce qui concerne l’emploi, il ne fait aucun doute qu’il y a eu des cas où individuellement des agents gouvernementaux ont pratiqué la discrimination sur la base des convictions politiques de leurs employés. (Il y a eu aussi des cas de discrimination et de licenciement d’employés progouvernementaux dans le secteur privé, que le rapport mentionne entre parenthèses (p.10) mais sur lesquels il n’enquête pas). Cependant, le rapport ne montre pas qu’il y ait eu d’efforts systématiques et organisés pour purger le gouvernement des employés antigouvernementaux. Bien sûr, pas loin de dix ans après l’élection du Président Hugo Chávez, toute personne un peu familière avec le gouvernement du Venezuela sait que le service public est toujours empli d’employés hostiles au gouvernement.
Le rapport ne mentionne pas que les licenciements qui eurent lieu, aussi bien dans le public que dans le privé, résultent tout bonnement d’actions individuelles au sein d’une société fortement polarisée dans laquelle l’opposition a passé au moins quatre ans (selon le chef de l’opposition Teodoro Petkoff)[3] à tenter de déloger le gouvernement par un coup d’état militaire. Il n’est donc pas difficile d’imaginer que beaucoup d’agents du gouvernement purent dans un tel climat appréhender d’employer des individus hostiles au gouvernement. Le rapport n’envisage pas que ceci puisse être la cause de la discrimination observée. Cela ne justifie évidemment pas une telle discrimination, mais ne légitime pas non plus les affirmations abusives de ce rapport, qui voudraient prouver que le gouvernement utilise son emprise sur l’emploi public pour museler l’opposition politique.
En fait, l’affirmation la plus sérieuse de discrimination à l’emploi concerne un cas où celle-ci ne fut pas due à une politique partisane, mais fut causée par une subversion illégale qu’aucun gouvernement ne peut, ni ne doit tolérer : “A la suite du blocus pétrolier, PDVSA a éliminé de ses rangs des milliers de travailleurs ayant participé à la grève“ (p.29). Mais comme quiconque présent au Venezuela à cette époque peut l’attester, c’était une grève conduite ouvertement pour renverser le gouvernement, ce que l’opposition avait réussi moins de huit mois auparavant. Le blocus pétrolier a dévasté l’économie - qui a perdu 24% de son PIB au cours de la récession qui suivit - et ne fut pas loin d’atteindre son but pour une seconde fois.
Le rapport implique que des employés du secteur public, dans ce cas des travailleurs du pétrole, ont le droit de faire grève pour renverser un gouvernement élu ; nous n’adhérons pas à cette façon de voire. Ceci est d’autant plus problématique quand ce groupe d’employés représente moins de 1% des travailleurs, et utilise le contrôle qu’il a sur une ressource stratégique - les revenus du pétrole représentent la moitié des rentrées de l’état et 80% des gains à l’exportation - pour paralyser l’économie et par la même inverser le résultat d’élections démocratiques. Le point de vue qui présente une telle grève comme “une grève légitime“ n’est soutenu, à notre connaissance, par aucun gouvernement démocratique au monde. [4]
De façon plus importante pour la crédibilité du rapport de HRW, il est totalement fallacieux de la part des auteurs d’argumenter que “la discrimination politique est un trait caractéristique“ d’un gouvernement qui ne veut simplement pas risquer de continuer à employer des individus qui ont mené une telle grève.
Les références quasi-exclusives de ce rapport à des faits provenant de sources de l’opposition de fiabilité douteuse sapent aussi sa crédibilité et rendent difficiles pour la plupart des lecteurs de savoir quelles parties du rapport sont vraies et lesquelles ne le sont pas. La source la plus citée au sujet de la discrimination politique est le journal El Universal. [5] Celui-ci est non seulement un véhément journal d’opposition, mais a aussi régulièrement, pendant les années où il est cité, produit de fausses informations. Par exemple, dans un montage typique de ceux déployés pour diffamer les membres du gouvernement, El Universal a proclamé que le Ministre de l’Intérieur d’alors Jesse Chacón avait acheté un tableau pour 140.000 $ [6]. Ce qui s’avéra totalement faux. Il y a de nombreux autres exemples de tels montages dans El Universal, ainsi que dans d’autres sources de l’opposition citées dans le rapport [7].
Nous nous inquiétons qu’un rapport sur les Droits de l’Homme repose si fortement sur des sources si incertaines. Est-ce qu’un rapport sur les Droits de l’Homme aux Etats-Unis serait pris au sérieux s’il dépendait tant de Fox News, ou même pire de The National Enquirer ? En effet, ce rapport se risque même plus avant dans le marais des sources peu fiables et cite un blogueur instable de l’opposition (p.20, note 30). C’est une personne qui cède régulièrement, non seulement au mensonge mais qui a aussi publiquement rêvé de tuer ses ennemis politiques et de jeter leurs corps sur les taudis à partir d’hélicoptères, et d’en torturer d’autres en “versant de l’argent fondu dans leurs yeux“ [8].
Ce qui inquiète dans la dépendance de ce rapport envers ces sources incertaines c’est qu’il dévoile un manque de connaissance de la matière même du sujet, ou peut-être pire, un préjugé profond qui permet aux auteurs de percevoir ces sources comme non problématiques. En effet, il n’y a qu’une brève indication, et en plus faite à l’imparfait, que ces journaux, El Universal et El Nacional, font partie des journaux d’opposition [9], ce qui peut donc raisonnablement faire penser au lecteur que cela n’a pas d’importance. D’un autre côté, le rapport considère le journal Últimas Noticias comme “favorable en grande partie à Chávez et son gouvernement“ et comme “un tabloïd généralement progouvernemental“ [p.70, p.89). C’est en fait un journal qui critique quotidiennement et sévèrement le gouvernement et, selon des sondages au Venezuela, est perçu comme beaucoup plus indépendant que n’importe quel autre périodique majeur. La vision que les auteurs ont des médias vénézuéliens semble refléter celle de l’opposition droitière du Venezuela, ou celle que la droite étasunienne a des “médias libéraux“ aux Etats-Unis.
Ces préjugés si profonds, par lesquels les évènements sont en majorité interprétés à travers le prisme de l’opposition de droite du Venezuela, apparaissent tout au long du document : par exemple quand les auteurs décrivent les groupes qui ont aidé à l’organisation, et appuyé le coup d’état d’avril 2002 comme “de nouvelles organisations dédiées à la défense de la démocratie et de l’autorité de la loi“ (p.203).
Mais la pire chose au sujet de cette dépendance envers des sources d’opposition telles que El Universal, El Nacional, ou Sumate, est que ces sources sont impliquées dans tant de mensonges que l’on ne peut se fier à elles pour y puiser des faits.
Dans sa présentation des médias, le rapport peint un tableau extrêmement exagéré de la réalité, bien qu’il présente quelques critiques valides des lois et pratiques existantes. Il reconnaît, dans des notes de bas de pages profondément enfouies dans le texte, que l’opposition domine toujours les médias, radio ou télédiffusés et papier (note 184 p.74 ; note 181, p.73). Malgré tout, il est encore reproché au gouvernement “d’avoir fait pencher l’équilibre des médias en faveur du gouvernement“ en créant, à partir du coup d’état de 2002, des stations TV progouvernementales alors que “Chávez était confronté à des médias privés qui lui étaient quasiment tous hostiles“. C’est une position très étrange de la part d’une organisation pour les Droits de l’Homme. Bien qu’il serait souhaitable que le gouvernement puisse créer des stations TV sans aucun biais, n’est-il pas mieux qu’il y ait une certaine diversité dans les médias - avec des stations de gauche, progouvernementales - plutôt qu’un monopole privé, de droite et antidémocratique ? Tout particulièrement lorsque ce monopole de droite a, comme jamais auparavant dans l’histoire mondiale, organisé un coup d’état militaire contre un gouvernement démocratiquement élu et appelé à une grève du pétrole dévastatrice qui faillit renverser le gouvernement une seconde fois ? Est-ce que les auteurs considèrent ce genre de monopole comme plus apte à protéger les Droits de l’Homme que des médias toujours dominés par l’opposition mais comprenant en plus quelques autres sources d’information ?
Le rapport se réfère constamment au danger de “l’autocensure“, mais n’en fournit aucun exemple actuel. C’est une faiblesse majeure de son argumentation puisqu’il est si facile de trouver de tels exemples en réponse à des pressions gouvernementales, par exemple dans les médias étasuniens.
Au cours des élections présidentielles Américaines de 2004, le groupe de diffusion Sinclair du Maryland, propriétaire de la plus grande chaîne de télévision des Etats-Unis, avait prévu de montrer un documentaire qui accusait le candidat John Kerry d’avoir trahi des prisonniers étasuniens pendant la guerre du Vietnam. La compagnie a ordonné à ses 62 stations de montrer le film aux heures de grande écoute, deux semaines avant les élections. Dix-neuf sénateurs Démocrates ont envoyé une lettre à la Commission Fédérale des Communications (NDT, l’équivalent de notre CSA) demandant une enquête sur cette intervention dans la campagne planifiée par Sinclair (http://leahy.senate.gov/press/200410/101504.html), et certains ont publiquement déclaré que la licence de diffusion de Sinclair pourrait être remise en cause si le groupe persistait dans cette voix. A la suite de ces pressions, Sinclair a fait marche arrière et abandonné la diffusion du film.
Cet exemple concerne directement le rapport de HRW sur le Venezuela. Il montre que pour avoir droit à une licence de diffusion aux Etats-Unis et dans d’autres pays démocratiques, le groupe qui la demande doit s’astreindre à certaines règles et ne pas devenir un acteur politique majeur, en intervenant dans les élections par exemple. Comme Vivanco l’a remarqué, “le non-renouvellement du contrat [la licence de diffusion] n’est pas en soi une atteinte à la liberté de parole“. Cependant ce rapport dénonce le non-renouvellement de la licence de RCTV comme exemple évident, et bien sûr le principal, des attaques présumées du gouvernement Vénézuélien contre la liberté de parole. Il ne semble pas importer aux auteurs que la station ait participé à un coup d’état militaire et à d’autres tentatives de renverser le gouvernement, et qu’elle n’aurait droit à aucune licence dans un pays démocratique.
Le rapport use même de sous-entendus pour insinuer que le gouvernement est responsable d’attaques de journalistes, qui ont eu lieu à la fois contre des journalistes de l’opposition et progouvernementaux. Les auteurs affirment que la station TV d’opposition Globovisión “a reçu des lettres d’avertissement de la CONATEL (NDT, Conseil National des Télécommunications, encore un autre CSA) à cause de la tonalité politique de ses reportages, s’est souvent vu refusé l’accès à des conférences de presse gouvernementales, et que ses journalistes et preneurs de vue ont été physiquement attaqués et menacés par des supporteurs de Chávez“ [p.117). Les auteurs ne fournissent aucune preuve que le gouvernement ait d’une façon ou d’une autre approuvé ou soutenu ces attaques présumées.
Les principaux médias du Venezuela d’aujourd’hui restent inégalés dans l’hémisphère, et même dans le reste du monde, pour leurs attaques véhémentes, effrénées, abjectes et violentes contre le gouvernement [10]. Bien que le rapport d’HRW présente un certain nombre de critiques valables des lois existantes et un nombre restreint d’interventions injustifiées du gouvernement, il n’a aucune légitimité à cacher ou déformer l’état actuel des médias du Venezuela.
La même chose est vraie du reste du rapport, y compris du traitement du pouvoir judiciaire [11]. HRW a l’obligation de critiquer toutes lois ou pratiques du gouvernement vénézuélien qu’il juge propre à mettre en danger les Droits de l’Homme, et nous acceptons les critiques soulevées dans le rapport lorsqu’elles sont fondées. Mais M. Vivanco a gravement nuit à la crédibilité de Human Rights Watch en produisant un rapport qui est, de son propre aveu motivé politiquement, grossièrement exagéré, basé sur des sources non fiables, et qui met en avant des généralisations à l’emporte-pièce et non prouvées.
Nous demandons en conséquence que HRW retire et révise son rapport et produise un document crédible. M. Vivanco doit aussi retirer sa remarque au sujet des motivations politiques du rapport.
Nous serions heureux de vous rencontrer pour discuter plus à fond de cette question, et accepterions volontiers un débat avec M. Vivanco dans un forum public de son choix, s’il souhaite défendre son rapport en public.
Nous espérons que vous traiterez cette demande avec le sérieux qui lui est dû. Notre lettre n’a pas pour but de justifier la décision du gouvernement vénézuélien d’expulser du pays les auteurs du rapport. Les Droits de l’Homme sont une affaire trop importante pour être utilisés politiquement comme le football, comme l’a fait si souvent Washington quand elle a voulu montrer du doigt un gouvernement considéré comme ennemi. C’est pour cela que nous avons besoin que des organisations de la société civile fournissent des rapports et des enquêtes indépendants, non partisan et non orientés politiquement.
Dans un esprit de coopération avec nos collègues de langue espagnole nous avons fait traduire et diffuser cette lettre en Amérique Latine.
Sincèrement,
17 décembre 2008,
Les signataires (*) :
http://www.venezuelanalysis.com/analysis/4051
traduction Laurent Emor pour le Grand Soir www.legrandsoir.info
Notes :
[2] “Venezuela no es modelo para nadie,” September 21, 2008, El Universal. El Universal n’étant pas toujours une source sûre (voir ci-dessous), nous confirmons l’exactitude de cette citation de Mr Vivanco.
[3] Petkoff décrit l’opposition par “une stratégie qui rechercha ouvertement un coup d’état militaire“ de 1999 à 2003, et écrit aussi sur l’utilisation par l’opposition de son emprise sur l’industrie pétrolière pour renverser le gouvernement dans “Un moment décisif au Venezuela.“ Inter-American Dialogue Working Paper (July 2008).
[4] Les Etats-Unis possèdent des lois qui auraient empêché la mise en place d’une telle grève, et permis de licencier et même d’emprisonner ses organisateurs.
[5] En plus de ces journaux d’opposition, la section sur les discriminations politiques cite extensivement d’autres journaux (El Nacional, Tal Cual) et des groupes (Sumate) d’opposition.
[6] http://www.eluniversal.com/2004/09/27/pol_art_chacon.shtml
[7] Quelques autres exemples : en Août 2004, El Universal fait courir en première page le bruit selon lequel un récent sondage donne gagnant le vote pour le oui contre Chávez et qu’il y a des “preuves qui indiquent la fin d’Hugo Chávez en tant que président“. Le sondage s’est avéré inexistant. Un autre journal d’opposition cité par HRW, El Nacional, a aussi monté une histoire pour essayer de discréditer le gouvernement. Le 12 janvier 2003 il écrit qu’un employé du pétrole a été brûlé à mort dans un accident à la raffinerie El Palito. Le jour même de cette annonce, le travailleur “mort“ apparaît à la télévision en bonne santé. Le rapport d’HRW cite fréquemment aussi le groupe d’opposition Sumate ; Sumate soutient, sur la base de sondages truqués (à la collecte desquels elle a participé), que le référendum révocatoire de 2004, a en fait été volé grâce à une fantastique fraude électronique. Voire “Sondage et scrutin au Venezuela“. Les médias d’opposition en général ont diffusé cette théorie fantaisiste de la conspiration. (Chávez a gagné le référendum, dont le bon déroulement a été certifié par des observateurs internationaux de l’Organisation des Etats Américains et du Centre Carter, avec une marge de 58-41%).
[8] http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2007/sep/01/friendsinlowplaces
[9] “Deux quotidiens établis de longue date - El Universal et El Nacional- étaient des critiques tenaces” (p.69).
[10] Un exemple récent en a été donné quand l’éditeur du journal El Nuevo Pais, Rafael Poleo, a affirmé lors d’un débat télévisé, Allo citadin, sur Globovisión qu’ “Hugo va finir comme Mussolini, pendu la tête en bas“.
Voir : http://www.youtube.com/watch ?v=UeotfcwBLqI
NDT voir aussi enfrançais : http://www.legrandsoir.info/spip.php ?article7273.[11] Pour un compte rendu plus détaillé quoique non exhaustif des éxagérations, erreurs, et omissions du rapport de HRW, voir Gregory Wilpert, “Smoke and Mirrors : An Analysis of Human Rights Watch’s Report on Venezuela”, Venezuelanalysis.com October 17, 2008. http://www.venezuelanalysis.com/analysis/3882
Source (avec la liste des 118 signataires)
Pétition en faveur du respect de la souveraineté nationale du Nicaragua:
Encore sur le même site, une pétition circule avec comme revendication les suivantes :
Nous déclarons :
1. Notre soutien inconditionnel au droit du peuple nicaraguayen à son autodétermination et à sa souveraineté nationale, sans ingérence étrangère d’aucune forme.
2. Notre appui à l’orientation indépendante, souveraine et populaire du gouvernement du FSLN, dirigé par le président Daniel Ortega.
3. Notre satisfaction pour la victoire sandiniste dans 105 des 146 gouvernements municipaux.
Nous rejetons et condamnons :
1. L’ingérence étrangère dans les affaires internes du Nicaragua.
2. La politique de pression et de chantage qu’exercent les gouvernements des Etats-Unis et de l’Union Européenne.
3. La campagne de mensonges déclenchée par les corporations et les multinationales de la (dés) information internationale.
Nous demandons :
1. Aux peuples du monde entier, spécialement européen et nord-américain, de renouveler leurs liens d’amitié avec le Nicaragua, en faisant pression sur leurs gouvernements respectifs pour qu’ils débloquent les fonds destinés à éradiquer la pauvreté et pour les obliger à ce qu’ils ne continuent pas à s’ingérer dans les affaires du peuple nicaraguayen.
2. Aux communicateurs sociaux et spécialement, aux médias alternatifs de communication, de rompre le silence sur la situation nicaraguayenne, et informer activement avec véracité et indépendance, sur ce qui se passe réellement au Nicaragua et la région centre-américaine.
3. Aux gouvernements progressistes et indépendants d’Amérique Latine et du reste du monde, de multiplier leur solidarité avec le peuple du Nicaragua et son gouvernement légitime et démocratiquement élu.
Décembre 2008
Pour signer, envoyez un courrier à carta@tortillaconsal.com
Signatures à jour consultables ici : http://www.tortillaconsal.com/firmas_carta.html
J’invite donc tous les camarades et les gens qui ont à coeur le respect de la souveraineté nationale d’un pays tentant d’atteindre des avancées pour son peuple à signer cette pétition.
Vive la révolution! Un peuple instruit, jamais ne sera vaincu!