Je mets une astérisque devant le titre des épisodes que je trouve particulièrement bons, à l'image de ce 10ème épisode de True Blood, le meilleur de la saison 1 jusque là. Et pourtant, il y avait du chemin pour retrouver l'excitation des épisodes 3, 4 et 5 mais on le sait, Alan Ball a de l'expérience et maîtrise parfaitement son encre. C'est un épisode qui va au-delà du bon, un épisode qui est très bien écrit, très bien réalisé. Et puis Zeljko Ivanek est particulièrement convaincant dans son rôle de magister. Enfin, je pense que c'est l'épisode de True Blood où les scénaristes ont réussi à lancer beaucoup de questions véridiques en rapport avec les situations respectives des personnages et c'est en tout point excellent puisqu'il y a de tout, pour tous les goûts. Chapeau bas.
Je vais commencer par ce qui est le moins intéressant, ça me fend le coeur de le dire mais c'est ce qui concerne Sookie. Faut dire qu'on a tellement évolué depuis le pilote que maintenant, je n'ose plus dire de mal d'Anna Paquin alors que je la supportais pas au début.
Sam avoue donc à Sookie qu'il est un shapeshifter et qu'il peut changer d'apparence du moment qu'il a un modèle. L'idée dans le fond n'est pas forcément mauvaise mais je trouve que l'intrigue ne nous surprend pas au-delà de cette (prévisible) révélation. On nous sort des dialogues un peu vus et revus autre part sur le fait que les gens ne montrent pas qui ils sont vraiment. À côté du reste de l'épisode, on ne peut que rester dubitatif face à ces scènes un peu superflues et ce manque de recherche dans le dialogue, pourtant prometteur.
En attendant, scène importante puisque Sookie mon idole se fait suivre par le serial killer dans son propre bar. Allez, je parie sur le gars pour qui on a organisé la fête, celui qui va se marier avec la rousse.
Je n'ai jamais été fan des intrigues de Tara avec cette histoire de démon mais la première scène de cet épisode concernant cette intrigue était hyper forte. J'ai adoré. J'ai adoré la remarque de la femme qui s'occupe de la pseudo-renaissance de Tara, demandant à cette dernière si elle utilise souvent des appareils technologiques permettant de prendre contact avec autrui. Puis plus tard elle lui dit qu'il faut s'éloigner de ces méthodes de communication, que c'est une source de pollution en quelque sorte pour le corps et l'esprit. C'est très fort et là encore les scénaristes mêlent habilement leur plume. On soulève ainsi plusieurs questions sur le rapport entre l'indépendance et la méfiance dans un contexte un peu plus glauque puisque la femme ne faisait que faire subir ce traitement à Tara pour subvenir à ses besoins et sauver sa famille. Un excellent moment, puis les trois actrices sont excellentes dans leurs rôles et dans l'intrigue générale.
On continue avec Amy et Jason qui s'occupent du vampire. On revient toujours sur cette question de survie de ce dernier et on voit que l'opinion de Jason a évolué avec le temps. Après, si Lizzie Caplan reste toujours aussi utterly splendide, je dois répéter que l'intrigue me plaira de toute façon ? Non parce que c'est évident.
Et enfin, la partie sur Bill. Le procès pour la mort du vampire dans l'épisode précédent. True Blood oblige, on nous offre quelques scènes super glauques comme l'arrachement de dents comme méthode de torture. Il en faut beaucoup pour me dégouter, mais je dois avouer que True Blood est une des rares séries qui arrivent à réussir l'exercice. À part ça, j'ai trouvé Zeljko Ivanek plutôt bon dans les quelques séquences qui lui ont été dédiées. Je pensais honnêtement qu'il allait jouer un rôle plus important mais c'était bon de le revoir.
Puis plus j'avance dans True Blood plus j'estime que Bill est mon personnage préféré. C'est en général grâce à lui qu'on nous amène les meilleures scènes de la série. La fin est tout simplement sublime -c'est relatif- quand il doit sucer le sang de cette femme humaine pour compenser la mort du vampire. Là aussi on lance plein de questions sur le rapport d'équité entre les humains et les vampires avec ce fameux "you owe us a life" de Ivanek. Parfait.
En bref : Un épisode presque exceptionnel dans le fond, qui a réussi à mêler habilement ses atouts. Après un milieu de saison et un début de deuxième partie de saison un peu en dessous, j'ai retrouvé ce qui m'a fait aimer True Blood. Le meilleur épisode de la saison jusque là.
Puis j'aimerais juste dire que je suis assez fasciné par le fait qu'en suivant l'épisode on arrive à ressentir la facilité -enfin je l'ai ressentie personnellement- qu'ont les scénaristes et Alan Ball à nous pondre un épisode aussi exigeant que celui-ci, d'un point de vue scénaristique mais aussi artistique. Bravo.