Raymond Domenech n'a pas attendu le 16 août prochain et l'annonce de sa liste de 35 joueurs appelés à disputer un match amical à Bratislava face à la Slovaquie le 22 août pour se projeter sur la saison des Bleus, qui devrait les conduire jusqu'à la phase finale de l'Euro 2008 conjointement organisé par l'Autriche et la Suisse. Si le sélectionneur de l'équipe de France a déjà les yeux rivés vers les matches de qualifications que les Tricolores disputeront en Italie, le 8 septembre, et face à l'Ecosse, quatre jours plus tard, il estime que le match le plus important n'est pas forcément celui que l'on croit. «Ce qui compte, c'est l'Ecosse, puis les Îles Féroé et la Lituanie. Et peut-être l'Ukraine à la fin», confie-t-il dans un entretien accordé au Parisien. «Contre l'Italie, on a déjà fait le maximum puisqu'on leur a pris trois points. Tout ce qui peut nous arriver, c'est du bonus (...) Oui, c'est un évènement. Mais si je peux dégonfler le truc. Cet Italie - France ne compte pas».
Enthousiaste à l'idée de pouvoir disputer cette rencontre à San Siro plutôt qu'au Stade Olympique de Rome -ce qui devrait lui permettre d'étudier le comportement de ses joueurs face à «80 000 spectateurs, qui sifflent de tous les côtés»- le patron des Bleus se méfie cependant de l'arbitrage. «Le seul souci dans ce genre de match, c'est l'arbitre. Je sais nos joueurs capables d'être bons, l'arbitre pas toujours», explique-t-il. «Ce n'est pas moi qui ai inventé des histoires d'arbitrages en Italie. Moi, j'ai connu un France - Italie Espoirs, qualificatif pour les JO de Sydney, avec un arbitre acheté. Je me suis rarement fait autant arnaquer. Quand on s'est fait avoir une fois, il existe toujours un doute».
«J'aurais pu être Materazzi»
Si cette rencontre suscite déjà quelques interrogations dans l'esprit du sélectionneur, elle marquera également les retrouvailles entre le clan français et Marco Materazzi. Ce dernier déclarait d'ailleurs récemment attendre «sur le terrain M. Domenech et tous ceux, qui, au cours des derniers mois, se sont permis d'exprimer des jugements sur (lui)». Une énième provocation qui n'a pas pour autant déstabilisé Domenech, qui se permet même de lancer un «J'aurais pu être Materazzi». «En finale de la Coupe du monde, tu fais virer le meilleur joueur adverse (NDLR : Zidane) et tu marques ton tir au but. On peut me dire ce que l'on veut sur Pirlo, Materazzi, c'est l'homme du match».
Privé de Grégory Coupet, blessé au genou gauche et indisponible pour quatre mois, Domenech a déjà défini une nouvelle hiérarchie des gardiens pour les échéances à venir : «Elle est claire : Landreau puis Frey». Sur le portier parisien, promu au rang de numéro 1, le technicien estime qu'il «est moins spectaculaire que d'autres», mais assure qu'il «commet peu de fautes, comme les grands gardiens». «Il dégage de la sérénité», conclut celui qui est candidat au poste de directeur technique national du football français.
Une fonction qui l'intéresse «plus que jamais» et qui, selon lui, n'est pas inconciliable avec son poste de sélectionneur. Il souhaite cependant que Jean-Pierre Morlans, l'actuel DTN, reste aux commandes encore deux ans, jusqu'à la fin du mandat du président de la fédération, Jean-Pierre Escalettes. «C'est la meilleure solution et il n'y en a pas d'autres. Il connaît tous les dossiers, le fonctionnement du football par coeur (...) Se priver de ses compétences maintenant serait une faute».