Il existe une toute petite, minuscule île, à 300 km au sud-est d’Halifax, l’Île de Sable. Elle a la forme d’un croissant d’une longueur d’environ 40 km sur moins de 2 km de large et, comme son nom l’indique, n’est formée que de sable. De par sa situation géographique, l’Île de Sable est responsable de nombreux naufrages, plus de 350 depuis 1583. C’est un territoire canadien très protégé, qui vit sa vie, à l’écart de toute « civilisation ». Surnommée la « Galapagos du Nord », elle possède une flore et une faune très varié malgré un environnement rigoureux, sinon hostile. Cette île est spéciale puisqu’elle abrite une population de chevaux totalement sauvages.
Les légendes ont longtemps rapporté que les chevaux étaient arrivés sur l’île après le naufrage des bateaux les transportant. La réalité est plus prosaïque; il s’agit probablement des descendants des chevaux issus des fermes des Colons Acadiens, et ils y auraient été amenés au milieu du « Grand Dérangement », entre 1755 et 1763. Jusqu’au début des années soixante, les chevaux y ont été élevés et servaient principalement aux travaux, au transport et aux halages. Dans un effort d’amélioration de la race, de nouveaux géniteurs ont été introduits. Depuis 1962, une loi protège les chevaux, et l’île, de toute intrusion humaine. Les chevaux sont désormais redevenus sauvages (chevaux féraux).
Les chevaux sont les seuls mammifères terrestres de l’île. Ils sont en général plutôt petits (14 mains, i.e. 140 cm). Leurs robes varient entre le bai sombre, voire noire, à l’alezan ou le gris. Ces sont des chevaux résistants, sobres et très forts. L’étalon pèse entre 270 et 360kg alors que la femelle est un peu plus petite et moins lourde que les mâles (- 40kg en moyenne). Les chevaux de l’Ile de Sable ressemblent beaucoup au barbe espagnol et au cheval acadien.
Grâce à des relevés aériens et terrestres, on a démontré depuis les années 60, que la population équine varie entre 175 et 450 individus. Cette population est divisée en 40 à 50 hardes familiales. Une harde est un petit troupeau formé, en général d’un étalon dominant et d’une ou plusieurs juments suitées. Des mâles matures subordonnés peuvent quelques fois faire aussi partie de la bande, qui compte en moyenne 4 à 8 individus, mais parfois de 10 à 12. Les étalons qui ne font pas partie des hardes familiales forment des groupes de « célibataires » peu structurés ou bien, surtout s’ils sont âgés, vivent en solitaire. Les poulains naissent habituellement entre la fin d’avril et août.
C’est principalement à la fin de l’hiver et au début du printemps que la mortalité est la plus élevée. Elle est associée au climat rigoureux des hivers qui peuvent être particulièrement froids et humides. Aucun arbre ne vit sur l’île, les chevaux n’ont aucun abri. Des hivers plus doux peuvent diminuer le taux de mortalité à moins de 5%.
On retrouve dans cette région de l’Atlantique beaucoup de ressources naturelles, le gaz étant le principal. Des explorations ont débuté au début des années 70 et l’exploitation du gaz naturel débute réellement en 1999, avec la mise en service par Exxon Mobil, de 3 plateformes satellites. Deux autres s’ajouteront par la suite. Des modifications écologiques ont été observées lors de la construction des plateformes mais les dernières études démontreraient que la situation s’est améliorée.
Références :
http://museum.gov.ns.ca/mnh/nature/sableisland/francais_fr/nature_na/horses_ho/index_ho.htm
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1SEC878546
http://www.ec.gc.ca/EnviroZine/french/issues/13/get_involved2_f.cfm
http://www.atl.ec.gc.ca/reports/sable_f.html
http://www.radio-canada.ca/actualite/decouverte/reportages/2002/11-2002/2002_nov17/ile_sable.html
http://www.greenhorsesociety.com/default.htm