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Signature d'un partenariat énergétique russo-serbe

Publié le 27 décembre 2008 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Le géant russe Gazprom contribuerait-il à l'intégration européenne des Balkans? C'est du moins l'hypothèse du président serbe Boris Tadic, de passage à Moscou, mercredi 24 décembre, pour y signer un "partenariat énergétique" entre les deux pays. Selon les termes de cet accord, Gazprom prendra le contrôle du monopole pétrolier serbe NIS, et le gazoduc South Stream, souhaité par la Russie pour expédier son gaz vers l'Europe, passera par le territoire serbe.

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"Nous voulons entrer dans l'Europe", a déclaré M.Tadic. "Ce gazoduc qui traverse la Serbie nous permet de faire partie d'un grand projet européen." Avec cet accord russo-serbe, Gazprom (propriété de l'Etat russe à 50,1%) acquiert 51% de l'entreprise publique NIS, dont la privatisation était dans les cartons depuis 2005, pour 400 millions d'euros. Le géant russe s'est également engagé à investir 500 millions dans l'entreprise d'ici à 2012 et à construire un dépôt de gaz à Banatski Dvor, dans le Nord de la Serbie. Gazprom va aussi financer l'installation des 400 kilomètres du gazoduc South Stream en territoire serbe.


Car au-delà de l'acquisition d'actifs, ce "partenariat énergétique" permet surtout à Moscou de sécuriser une tranche supplémentaire de son grand projet de contournement des pays de transit. Les relations exécrables qu'entretient Moscou avec l'Ukraine, qui fait transiter 80% du gaz à destination de l'Europe, ainsi que les sautes d'humeur ponctuelles du partenaire de transit biélorusse, incitent la Russie à chercher depuis des années des voies de contournement.

"Arrangement politique" Gazprom, qui fournit 26% du gaz consommé en Europe et qui possède le quart des réserves mondiales, planche sur deux projets de contournement : Nord Stream, reliant directement la Russie et l'Allemagne par la mer Baltique ; et South Stream, entre le Caucase russe et les Balkans via la mer Noire, qui pourrait entrer en service dès 2013. Développé en partenariat entre Gazprom et l'italien ENI, le projet est estimé à plus de 10 milliards d'euros.

Mais à Belgrade, le "partenariat énergétique" ne fait pas que des heureux. Le ministre serbe de l'économie, Mladjan Dinkic, s'est retiré, en décembre, du comité chargé de mettre l'accord russo-serbe au point. M.Dinkic s'inquiète d'une entente où seule la vente de NIS a "un caractère contraignant" pour la Russie ; "la Serbie n'a pas de garantie d'obtenir un jour un gazoduc majeur", selon le ministre serbe. Par ailleurs, un cabinet d'audit a estimé à 2,2 milliards d'euros la valeur de NIS, un montant nettement supérieur à l'entente signée à Moscou.

Au-delà des querelles de chiffres, "il s'agit surtout d'un arrangement politique", estime le journal Kommersant. Avec cet accord, "c'est un véritable partenariat stratégique que la Serbie a choisi de mettre en place avec Moscou", selon le quotidien économique russe.

Source du texte : LE MONDE.FR


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