Kabakov à l’asile

Publié le 26 décembre 2008 par Marc Lenot

Après l’hôpital à la Serpentine, c’est dans une petite galerie londonienne en étage, (Sprovieri Progetti, jusqu’au 14 février) derrière deux monuments, le Icebar et Momo, qu’Ilya (et Emilia) Kabakov expose(nt) un autre rêve d’asile, une chambre dans un institut psychiatrique imaginaire, un endroit où les patients peuvent réaliser leurs projets. Ici, une certaine Eliazarova nous raconte sa nostalgie de ses nuits dans le verger à la campagne (I Sleep in the Orchard), sa vie difficile en appartement collectif à Moscou et le refuge qu’elle a trouvé à l’asile, comme si c’était un verger. Dans sa chambre, présentée comme une scène de théâtre, le lit est inaccessible, bloqué par des plantes en pot.

Est-ce une apologie d’une nouvelle approche psychiatrique ? Est-ce une analogie : artiste-patient et curateur-médecin ? Une réflexion sur l’exil et le refuge ? Kabakov est un grand adepte des installations et celle-ci fonctione plutôt bien. Un peu plus loin, un ‘éternel émigré’ et un radieux tableau réaliste socialiste (’The Apples are Ripe’) de l’artiste fictif Charles Rosenthal : d’autres manières d’échapper à la réalité, d’aller dormir dans le verger. 

Photo de l’auteur. Les Kabakov étant représentés par l’ADAGP, la photo sera ôtée du blog à la fin de l’exposition.