Un clic, un pseudonyme, un ami. Lier des relations en ligne est devenu beaucoup plus aisé que d'aborder une personne dans un café. D'où le succès de ces amitiés virtuelles...au risque de ne plus distinguer amis réels et virtuels.
C’est le résultat d’une enquête menée début 2007 par l’Université de Californie à Los Angeles, portant sur un panel représentatif de 2000 volontaires, avec pour objectif de sonder les tendances générées par les habitudes des internautes. On sait ainsi qu’ils sont 43% à accorder autant de respect ou d’importance à leurs amis, qu’ils soient des amis fréquentés exclusivement en ligne ou bien à l’extérieur. Cette même étude a aussi montré que 56,6% des sondés font partie d’une communauté en ligne (messageries instantanées, blogs ou forums de discussion) permettant de lier contact quotidiennement.
Les amitiés virtuelles sont plus simples à démarrer
Selon les psychologues, cela ne fait pas de doutes. Si les liens amicaux construits en ligne sont durables et sérieux, c’est grâce à la facilité avec laquelle le net a permis leur existence. La simplicité de communication d’Internet agit comme un désinhibant. Les pseudonymes permettent d’avancer plus ou moins masqué et donc d’avoir le sentiment d’un certain anonymat. Les gens se sentent plus à leur aise de cette façon et ont tendance à se confier davantage. Un personne peut être très timide dans la vie quotidienne et mettre de côté sa réserve naturelle quand elle est en ligne. Une chose est certaine, se faire des amis en ligne permet de développer encore plus son empathie et bien sûr son intelligence émotionnelle. L’Internet est à ce niveau un formidable accélérateur de rencontres.
Bien sûr, les amitiés nées en ligne ne sont pas toujours sans danger. Il y a le risque de tomber sur une personne aux intentions malhonnêtes voire franchement criminelles. Le caractère anonyme du web laisse même croire à certains qu’ils peuvent en conséquence y exprimer n’importe quoi. C’est qu’il manque le langage corporel dans ces relations virtuelles ! Même dans le cadre d’une session avec webcam, bien malin celui qui parvient à décoder les sous-entendus et les émotions transmises par son interlocuteur.
Pour le professeur John Suler, un universitaire américain auquel on doit une étude intitulée Psychology of Cyberspace (La psychologie du monde virtuel), le risque serait de ne se satisfaire que d’amitiés virtuelles car elles sont en fin de compte plus simples à démarrer. Selon Suler il faut donc veiller à distinguer trois types de relations sociales : les gens que l’on rencontre en face à face, ceux avec lesquels on n’entretient que des contacts en ligne, et les autres que l’on peut croiser à la fois dans le monde réel et virtuel. Autrement dit, il faut garder des amis dans la vraie vie pour continuer à s’en faire sur le net !