Tempete de noel

Le conte de TempêteGUEYZE Une naissance houleuse, des attaques de chiens... La brebis baptisée Tempête est plusieurs fois miraculée. Une vraie histoire de NoëlLa brebis Tempête, qui aura 9 ans le 27 décembre, est dotée d'une sacrée bonne étoile et d'un fichu caractère. (Photo A.GR.)Elle porte le numéro 199. Mais cette brebis à la tête noire a surtout un prénom : Tempête. De l'avis de sa propriétaire, Nathalie Tourné, ce n'est ni la plus jolie ni la plus productive en matière d'agneau. Et pourtant, jamais il ne fut question de la mener à l'abattoir, sort qui attend la plupart des bêtes d'un élevage. La raison ? Son histoire, extraordinaire.Elle commence il y a 9 ans tout juste, le 27 décembre 1999. Le soir de la grande tempête. « Il y avait du vent, les arbres tombaient autour du troupeau », se souvient Nathalie Tourné. Dans ces conditions de stress extrême, la plupart des brebis enceintes avortent spontanément. Mais Tempête est née. Vivante et vigoureuse. « Ce n'est pas une flèche », reconnaît l'éleveuse. Mais elle et sa famille s'attachent à la bête. Elle est élevée au biberon. Et donne des agneaux régulièrement.Disparition L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais le troupeau de la famille Tourné a connu quelques déboires. En août 2004, il subit une première attaque de chiens. Les pertes sont importantes chez les brebis pleines et les agneaux. Un coup dur économique et sentimental car toute la famille s'attache aux bêtes, allant jusqu'à leur donner des noms. « Tempête manquait à l'appel, mais mon mari, ne voulant pas nous faire plus de peine que nous n'en avions déjà, nous l'a caché ». Il y avait beaucoup à faire. Le vétérinaire est resté deux jours sur place pour soigner tout le monde. Trois jours après le drame, Tempête n'avait toujours pas refait surface, Nathalie et leur fille, Olivia, ignoraient encore sa disparition. Jusqu'à l'appel de Véronique Lupiac, aujourd'hui maire de Saint-Pé-Saint-Simon. « Elle a appris ce qui nous était arrivé et a retrouvé, à proximité de chez elle, à plusieurs kilomètres du pré où avait eu lieu le drame, une brebis noire, passablement amochée par les crocs des chiens qui s'étaient acharnés sur elle. Amochée mais vivante. Et en relative bonne forme vu les circonstances. Et par-dessus tout, elle a donné naissance à une petite Blanchette pile cinq mois après cette attaque. « Elle devait être pleine depuis très peu de temps et, contrairement à toutes les autres, Tempête a gardé son petit. »Fièvre catarrhaleLes épreuves pour la brebis et la famille Tourné ne sont pourtant pas terminées. Cette année, c'est la fièvre catarrhale qui a fait des siennes au sein du troupeau. « On a vacciné le maximum de bêtes, nous avons même tenté de soigner les bêtes avec de la vitamine C et du paracétamol. Tempête avait tous les symptômes de la maladie. Elle paissait à ce moment-là au lieux-dits Le Boeuf. Nathalie Tourné et son mari, Philippe, ont décidé de la remettre dans la bergerie attendant une fin qui n'allait peut-être pas tarder. En fait, ce jour-là, le couple a sauvé la vie à Tempête. Quelques jours après qu'elle soit remontée, le troupeau a subi une seconde attaque de chien d'une extrême violence. Une trentaine de bêtes sont mortes, certaines noyées dans la Gélise toute proche : elles s'y sont jetées dedans prise de panique. Tempête, elle, va bien. Remise de la maladie, elle a rejoint le troupeau. Elle est grand-mère. Ses derniers petits-enfants, des agneaux jumeaux, sont nés il y a une dizaine de jours. Devant sa brebis, trois fois miraculée, Nathalie Tourné s'attendrit. « On va la laisser vivre ses vieux jours avec nous. » Source: Sud-Ouest Auteur: Anne Gresser