Vendredi 26 décembre 2008
11h44 - MORALE ET ECONOMIE
- politique
Quel rapport entre la morale et l'économie ? Aucun. Tout acte économique qui pourrait passer pour moral est dicté par la nécessité. Les actions économiques altruistes comme celles de Muhammad Yunus, " le banquier des pauvres" qui reçut le prix Nobel de la paix en 2006 ne relèvent pas de la nécessité économique. Il s'agit d'un acte volontariste, individuel, qui ne s'inscrit pas dans la logique économique. Pour le reste, le système de la concurrence sauvage, du profit à tout prix, des délocalisations même en cas de super bénéfice, des licenciements abusifs, du mépris des travailleurs considérés comme des meubles, des malversations d'hommes politiques pris dans la spirale de l'affairisme et blanchis sans vergogne pour services rendus à la nation et qui paradent sans problème de conscience, de l'argent sale devenu propre, tout ça fonctionne toujours très bien. Je vous remercie de vous en inquiéter.
Le moteur de l'économie c'est l'intérêt égoïste, son crédo le pragmatisme, sa dérive extrême la cupidité sans frein.
Toute action pour empêcher ces dérives passe par une autorité régulatrice, une sorte de statue du commandeur : l'état. Or, que constatons nous : pour "moraliser les entreprises" on demande au MEDEF de rédiger une charte de bonne conduite que les entreprises s'engagent à respecter. Pas de sanctions à la clé, juste des promesses à tenir, juré, craché par terre. Vous vous doutez bien que les entreprises elles en rient aux larmes comme le capitaine Haddock dans les albums de Tintin, la tête sur la table. Même problème pour l'argent prêté par l'état aux banques en direction des entreprises : charte de bonne conduite. les banques doivent promettre qu'elles n'en profiteront pas pour compenser leurs pertes et n'entreprendront pas d'action Offshore, c'est à dire de spéculation dans les paradis fiscaux. Grosse marrade ! Les principales banques françaises qui bénéficient du prêt de l'état sont déjà dans les paradis fiscaux ! et la règle de la concurrence vis-à vis des autres banques les oblige bien à le faire . Pourquoi des sanctions aussi molles ? ça débouche sur une autre question : qui fait élire les hommes politiques ? Réponse : le fric.
Quant à la moralisation des entreprises elle s'est transformée en opération de communication pour faire briller une image particulièrement ternie ces derniers temps. Dormez braves gens le capitalisme sauvage existe toujours. Tout ce que l'on constate aujourd'hui et que le bon peuple ne savait pas apparaît maintenant au grand jour à cause du crach boursier mondial et que l'on ne peut plus dissimuler que sous la jolie couverture en patchwork, la vermine grouille. Maintenant les gens commencent à prendre conscience de ce qui a toujours plus ou moins existé. Est-ce que ça changera quelque chose ? j'en doute. Sarkozy nous a expliqué qu'il y avait le bon et le mauvais capitalisme en omettant de préciser que le second est issu du premier. Quel marrant ce Sarkozy ! Encore plus comique que son ami Bigard. Lui son truc ce n'est pas le lâcher de salopes mais plutôt le lâcher de bonnes intentions non suivies d'effet. On vit une époque formidable comme disait Reiser.
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