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À la recherche de la chaleur de la terre !

Publié le 09 août 2007 par Chantal Doumont

GeopowerÀ la recherche de la chaleur de la terre !

Le séisme de magnitude 3,4 qui a secoué Bâle le 8 décembre dernier n'était pas une manifestation spectaculaire et naturelle de la nature: il a été accidentellement provoqué par des ingénieurs à la recherche de nouvelles sources d'énergie, qui foraient le sol pour exploiter la chaleur naturelle de la terre.

Bâle a été détruite en 1365, et aucune secousse sismique, naturelle ou non, n'est à prendre à la légère, ont estimé les autorités locales qui ont donc demandé à Geopower Bale de suspendre son projet.

La firme énergétique n'y a toutefois pas renoncé, d'autant plus qu'elle se trouve en compétition avec une entreprise australienne pour construire une centrale générant du courant électrique à partir de la chaleur -quelque 200 degrés Celsius- puisée à cinq kilomètres de profondeur. Sur le papier, l'idée consiste à creuser un puits, injecter de l'eau, produire de la vapeur entraînant une turbine: de quoi alimenter en électricité 10 000 foyers et chauffer 2 700 habitations.

La géothermie, qui désigne à la fois les phénomènes thermiques terrestres et les processus industriels de production de chaleur/électricité, offre une énergie non polluante et quasiment inépuisable, 24 heures sur 24. Selon certains spécialistes, les besoins annuels mondiaux en énergie pourraient être couverts 250 000 fois, sans impact ou presque sur le climat ou l'environnement.

Une véritable fournaise, à 4 000C, règne au coeur de la terre, dans le noyau formé d'un alliage de fer et de nickel, solide et liquide. Il est entouré d'un manteau de roche en fusion, d'une température de 1 000 à 3 000 degrés. Cette chaleur remonte difficilement en surface, les roches intermédiaires de l'écorce terrestre étant de mauvais conducteurs. La chaleur terrestre a aussi pour origine la désintégration des éléments radioactifs (uranium, thorium, etc.) présents dans les roches.

Selon une étude publiée cette année par l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT), la demande en énergie des États-Unis serait couverte 56 000 fois plus que nécessaire si 40% de toute la chaleur sous le pays pouvait être captée.

D'après le MIT, un investissement d'environ 1 milliard de dollars (730 millions d'euros) pourrait déboucher sur la production de plus de 100 gigawatts d'électricité d'ici 2050: l'équivalent de la production des 104 centrales nucléaires américaines. "La ressource géothermique est énorme", souligne le principal auteur de l'étude, le professeur Jefferson Tester.

Mais le principal inconvénient de la géothermie réside dans son coût. Un forage de cinq kilomètres de profondeur aux États-Unis représenterait quelque 8 millions de dollars (5,9 millions d'euros), alors que le coût moyen d'un forage pétrolier aux États-Unis était en 2004 de 1,4 million de dollars (1 million d'euros) en moyenne. "Aujourd'hui, les nouvelles technologies du secteur énergétique sont en compétition avec le charbon, qui est très bon marché", note Bryan Mignone, spécialiste de l'énergie et du climat à l'Institut Brookings de Washington.

Les promoteurs de la géothermie en conviennent. Ces forages profonds pourraient un jour fournir de l'énergie à des prix plus compétitifs que des énergies renouvelables comme le solaire, font-ils cependant valoir. "Cette technologie paraît très prometteuse", reconnaît Nick Nutall, porte-parole du Programme des Nations unies pour l'environnement. "Mais attendons de voir", ajoute-t-il.

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