Résister à l’envahisseur
IGW met en scène la résistance des habitants d’Atelia après son invasion par la Confédération. Vous incarnez l’un des rares miliciens restants, chargés de la défense d’une des cités dans une dernière tentative de contenir les adversaires honnis. Si le scénario n’est franchement pas très développé et assez peu original, il a au moins le mérite de vous immerger dans un univers plutôt intéressant entre aspects moyenâgeux et technologies plus avancées. Comme vous pouvez vous en douter, vous devez faire face à des troupes largement supérieures en nombre mais moins bien équipées et moins formées. Les ennemis arrivent par larges vagues depuis des points prédéterminés et vont tout faire pour détruire votre château, au cœur de la ville. Pour contrer l’offensive, vous pouvez acheter grâce à des points de pouvoir diverses armes, du fusil-mitrailleur au lance-roquettes, mais aussi des améliorations, telles qu’une augmentation de votre nombre de points de vie ou de votre vitesse, ou encore des constructions, comme une tourelle anti-personnel ou anti-char. Il y a donc bien un aspect stratégique présent, dans le sens où vous devez tenter de disposer les tourelles dans les endroits cruciaux et que le jeu bascule en vision aérienne quand vous utilisez la palette de constructions. Il va également falloir vous coordonner avec les autres joueurs pour protéger en même temps les différents accès. La victoire n’est acquise que quand la jauge de morale de l’un des deux camps est vide, c’est-à-dire généralement après que votre château est resté détruit longtemps ou que vous avez tué plusieurs officiers adverses.
De larges faiblesses techniques et une pauvreté de contenu
Force est de constater que les premières images du jeu ne sont pas vraiment faites pour donner envie de s’y immerger. Les graphismes sont, il faut bien l’avouer, globalement laids sans même tenter de les comparer aux vitrines technologiques actuelles. Les animations sont également particulièrement sommaires et les effets grossiers. S’il est vrai que les graphismes ne font pas tout, loin de là, ce point risque toutefois au moins de dissuader d’éventuels nouveaux joueurs. Pour se consoler et voir le bon côté des choses, il n’est du coup pas nécessaire d’avoir un ordinateur de dernier cri pour permettre au jeu de tourner de manière optimale.
A ce saut dans le passé technique, il faut ajouter une pauvreté de contenu difficilement contestable. Le joueur dispose en tout et pour tout d’une bonne dizaine d’armes différentes, de quelques améliorations de caractéristiques et d’une poignée de constructions réalisables. Plus encore, seules sept cartes sont proposées pour le moment, nuisant considérablement à la variété de l’expérience de jeu. Le titre manque donc cruellement de diversité et l’on a l’impression d’avoir fait le tour de la question en quelques parties, bien que l’optique soit majoritairement tournée vers le multijoueur. Toutefois, même des alliés avec des comportements différents à chaque fois ne vont pas faire changer du tout au tout la partie et il y a donc un réel risque de lassitude très rapidement.
Exclusivement multijoueurs par la force des choses
Il faut également souligner que l’intelligence artificielle de nos alliés comme de nos ennemis est particulièrement limitée. Les adversaires se contentent d’apparaître par vagues depuis l’un des points fixes puis de suivre un chemin préétabli, en tirant simplement dès qu’ils rencontrent un membre de la milice, avant d’atteindre le château et de tenter de le détruire. On regrette qu’ils n’aient pas une liberté plus importante, au moins pour faire varier un peu le jeu. D’autant que la mini-carte proposée à l’intention des joueurs permet de localiser tous les personnages, alliés et ennemis, et empêche par-là même toute surprise ou toute manœuvre d’encerclement adverse. Quant à vos alliés, ils ne sont guère mieux fournis en termes de capacité d’initiative. Incapables de construire des défenses ou même de réparer une construction, ils serviront tout au plus de chair à canon et à animer un peu le décor. Certes, les développeurs justifient ces lacunes par la nécessité de « ne pas limiter la créativité des joueurs pour terminer le niveau ». Il n’en demeure pas moins que tous ces aspects rendent le jeu solo très décevant et par ailleurs très difficile, puisque vous devez gérer plusieurs points stratégiques seul. En somme, seul le jeu multijoueur peut apparaître comme intéressant.
Toutefois, il est à préciser également que le nombre de serveurs disponibles n’est pas légion. Corollaire d’une faible publicité, le nombre de joueurs en ligne ne rivalise en rien avec des titres tels que Left 4 Dead, pour essayer de trouver un jeu relativement proche. Il faut donc espérer que cette population ne s’essouffle pas trop rapidement, au risque de ne plus trouver grand monde avec qui jouer.
Le bilan semble particulièrement négatif et le jeu accumule des défauts généralement rédhibitoire : il est techniquement dépassé et manque gravement de profondeur. Et pourtant, on ne peut nier que l’expérience de jeu est globalement positive. Le jeu est certes pauvre mais dynamique et l’on s’amuse franchement à repousser les diverses vagues adverses, courir réparer une construction ou traquer l’officier. On ne peut qu’espérer que les développeurs continueront à suivre le jeu et ajouteront régulièrement du contenu pour éviter une trop grande lassitude, ce qui a d’ores et déjà été promis et en partie réalisé, puisqu’une nouvelle carte et une nouvelle unité viennent de faire leur apparition avec la sortie de l’extension gratuite Winter Offensive. Iron Grip: Warlord est donc un jeu loin d’être exempt de défauts, bien au contraire, mais qui demeure plutôt plaisant à jouer. Il sera intéressant de suivre les projets du studio, qui, s’il doit encore faire ses preuves comme ce jeu, n’en a pas moins saisi l’essentiel de son travail : procurer du plaisir aux joueurs.
Site du développeur.
Site officiel du jeu.
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