Les autres jours dans du coton : ne rien entendre, sentir, ni voir. Jusqu'à aujourd'hui. Certes je n'entends ni ne sens toujours rien, mais au moins je vois mieux. De nouveaux verres scotchés aux paupières qui me font découvrir la vue, la fenêtre de mon ancienne chambre, comme si elle avait
L'impression en traversant les reflets, les fenêtres, les miroirs, que le nombre de pixels affiché à augmenté, que la courbe des lumières est plus nette, plus fine.
viré HD dans la nuit. C'est la même bizarre transformation du dehors qui s'opère, grosso modo à la même époque que pour la dernière fois ; c'était il y a deux ans.
Entre temps je n'ai pas écrit une ligne, je ne sais plus écrire ici, mon bureau a changé de mur, et tout simplement je n'y vis plus. Je n'ai pas mieux lu, laissant Marelle où il était, tant pis pour le deuxième tour de tous les côtés, ce sera pour plus tard. Je me suis simplement laissé prendre par l'envie de me retaper tous les Fly (37 volumes). Commencé vendredi, fini hier.
Dans mes bulles en pointillés, hier avant de dormir, dans la foulée des dernières pages, j'ai essayé de me souvenir de cette ersatz de fanfiction que j'avais essayer de monter quand j'avais treize ou quatorze ans.
Je me rappelle des épisodes imprimés sur papier et des visages des uns et des autres reproduits lorsqu'ils apparaissaient tout en pixels. Mais l'histoire, non, je ne m'en souviens pas, sinon quelques grandes lignes : plusieurs années après la disparition du héros, une nouvelle menace se présentait, et il fallait à nouveau, etc.
Puis d'autres idées qui m'aident à trouver le sommeil : dix ans plus tard, le monde vit paisiblement, les monstres rassemblés sur l'île des montres, les personnages trop vieux pour avoir encore survécus probablement déjà morts, et les autres séparés par leurs nouvelles vies et par le temps qui creuse. La plupart des héros sont amères de voir leur exploit si vite effacé de la mémoire collective et tous les anciens frères d'armes guettent le retour du héros qui ne revient pas. Quelques uns ayant trop combattus sont désormais des infirmes incapables de marcher. La magie elle-même aurait perdu son utilité faute de menace sérieuse. L'humanité peu à peu s'enfoncerait dans l'ennui. Il y aurait probablement peu de combat dans cette fiction fictive, elle serait très vite barbante et les fans du mangas, s'il en reste, la bouderait vite. Le héros ne reparaitrait que sous une apparence de clochard, sous un autre nom, il errerait sans parler à la recherche de la larme des dieux morte dix ans plus tôt, censée renaître. Il y aurait aussi de grandes phrases du type un monde en paix n'a plus besoin de héros ou encore nous avons payé de nos personnes pour que la Justice l'emporte, il y a dix ans, mais aujourd'hui, regarde ce qu'il en reste. Et tout le monde serait fort triste, parce qu'au fond à quoi peut bien servir une équipe de héros quand il n'y a plus personne à combattre ou à sauver ?
Je repars en arrière vers la même période, ce matin, par l'intermédiaire de la wayback machine. Toujours les mêmes obsessions toilées : mes anciens sites, ceux que j'appréciais alors, les sites de fanfics et autres forums ezboard. Je n'ai retrouvé aucune fanfiction sur Fly en revanche, manga trop vieillot (et vieillis) qui ne doit plus intéresser grand monde, malgré sa nouvelle traduction.
Il s'agit pourtant d'une fiction qui m'a suivi des années durant et pour laquelle je garde une certaine tendresse, ne serait-ce que pour ce genre de phrases magiques :
Et toutes ces heures passées à attendre la sortie du prochain volume : c'était la première fois que je lisais comme ça un manga encore en cours de parution. Les suivants, parfois meilleurs, étaient pourtant bien fades en comparaison.