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parampampampam

Publié le 25 décembre 2008 par Pjjp44
Un matin de noël, le ciel gris blanc semblait vouloir laisser échapper de son sac trop lourd quelques précieux flocons, comme un rêve d'enfance posé sur la fenêtre embuée. Dis! tu te rappelles la plage toute blanche comme du sable de craie, les pêcheries jouant naivement au chalet, tout un décor bouleversé , un immense jeu à découvrir ? Tu te souviens des oiseaux de mer dérangés dans leurs habitudes qui venaient dévorer les morceaux de graisse posés par papa sur la terrasse ? Le premier, le plus ardu et envoyé spécial tournait un moment autour du pot, des cercles qui se réduisaient peu à peu et se rapprochaient jusqu'à l'atterrissage goûtu et rapide. Ensuite il repartait vers l'estuaire et quelques minutes plus tard une nuée bavarde et affamée "d'abeilles de mer " occupait en vociférant la terrasse sortie malgré elle de son sommeil hivernal. Ah! ce jour là, buffet et armoire bretonne étaient mis à contribution. il fallait accueillir la vaisselle des jours comptés, le cristal, la faïence, les coupes légèrement poussiéreuses avant qu'on ne les apprête, chacun avait son rôle qu'il tenait parfaitement et l'enfance à la fenêtre ne savait plus où donner de la tête entre le ballet aérien de oiseaux de passage et le mouvement continu des adultes entre cuisine et salle à manger. Cela ressemblait à un grand désordre de puzzle qui peu à peu pourtant laissait entrevoir la trame de la pièce- Les mouettes, les goélands et tous les autres venaient de repartir vers d'autres mangeoires à ciel ouvert, les grands avaient eux aussi cessé leur agitation, ils s'asseyeaient les uns après les autres, à la place qui leur avait été confiée sur un carton décoré par l'écriture artistiquement appliquée du maître de maison. Quand chacun avait trouvé son espace, maman restée debout, allait au piano ouvert comme une huitre avant la fête, elle s'installait sur le tabouret recouvert de velours rouge, dérangeait un instant les partitions préparées pour l'occasion, elle posait ensuite lentement ses doigts fins sur le clavier , s'éclaircissait la voix par un hum! hum! dans les aigus, l'occasion de faire stopper nette la dernière conversation distraite; après un rapide coup d'oeil sur ma petite personne qui se tenait debout à côté d'elle, s'envolaient les premières notes de l'enfant au tambour, et alors de tout mon coeur appliqué j'étais devenu l'enfant sur la route parampampampam...

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