France - Une équipe associant l'Inserm et le CEA, travaillant en collaboration avec des chercheurs du CNRS, vient de montrer qu'il est possible de renouveler chez l'adulte le stock de cellules souches germinales (à l'origine des spermatozoïdes, ndlr) à partir de cellules déjà spécialisées appelées progéniteurs.
Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives dans le domaine de la thérapie cellulaire en proposant une nouvelle source de cellules susceptibles de régénérer un tissu déficient. En effet, les cellules souches assurent le maintien de nombreux tissus chez l'adulte, et sont responsables de la régénération des tissus lésés.
La spermatogenèse est le processus de production des spermatozoïdes à partir d'un très petit nombre de cellules souches germinales chez le mâle. Ces cellules se multiplient soit pour s'autorenouveler, soit pour donner naissance à des cellules plus spécialisées, les progéniteurs, qui sont à l'origine de la production des spermatozoïdes.
Il est couramment admis que ces progéniteurs sont des cellules ayant perdu la capacité de s'autorenouveler et de régénérer le tissu à long terme. Les chercheurs viennent cependant de remettre en question cette affirmation.
Dans leurs expériences, ils ont transplanté des progéniteurs exprimant une protéine fluorescente dans des testicules de souris mâles stériles et ont observé une régénération de la spermatogenèse. Il a également été montré que les progéniteurs transplantés sont capables de se reprogrammer pour redonner des cellules souches.
Ces résultats suggèrent que les progéniteurs, présents en plus grand nombre que les cellules souches dans le tissu, pourraient constituer une réserve de « cellules souches potentielles ». La compréhension des mécanismes responsables de cette reprogrammation devrait offrir de nouvelles perspectives pour la thérapie cellulaire.
En outre, ces recherches pourraient également avoir des retombées dans le domaine de la cancérologie. En effet les cellules cancéreuses, comme les cellules souches, possèdent la propriété de se multiplier indéfiniment, signe que la reprogrammation des progéniteurs et l'acquisition du fort potentiel de multiplication des cellules cancéreuses pourraient partager des mécanismes communs.