Choisir « le » mors de son cheval, celui qui sera le plus adapté et le plus cohérent tant pour le niveau et la sensibilité du cheval que pour le cavalier relève d’un casse-tête savamment entretenu par les fabricants (ouh les vilains !). Non qu’avoir le choix soit une mauvaise chose, bien au contraire, mais on se retrouve parfois confronté à des instruments dont on ne sait quoi penser.
Quand j’ai fait l’acquisition de ma jument, la question m’est venue en pleine tête, paf ! Mais quel mors vais-je lui mettre ? J’avais peur que ce soit trop sévère, trop parasitant, pas adapté, pas confortable…
D’un point de vue parfaitement personnel et dans le cas de l’équitation classique (puisque c’est la seule que je connaisse) je dirais que le plus simple est (presque) toujours le mieux. Oui mais le plus simple c’est quoi ? Un mors droit ? Un mors à une ou deux brisures ? Aux canons épais ou fins ? Pleins ou vides ? En quelle matière ?
Là je m’arrache déjà les cheveux.
Bon allez, on va tenter de réfléchir et de prendre les choses par le bon bout. (Parce qu’il y en a un ?)
Déjà, la taille, on la mesure avec un mètre à couture placé dans la bouche. Disons que si le mors dépasse de tout au plus 5 mm de chaque côté de la bouche, c’est bien, pas plus, pas moins. Attention au réglage, l’idée communément admise qu’un mors se règle à la hauteur « des deux plis » est un mythe : c’est déjà trop haut ! Il faut plutôt faire les choses dans l’autre sens, le régler le plus bas possible en laissant juste « ce qu’il faut » de contact. Le mors ne doit pas balloter dans la bouche, mais il ne doit pas non plus être maintenu en tirant la bouche vers le haut.
Ca, c’est fait.
Alors, on dit souvent aussi que plus c’est gros, moins c’est sévère, oui mais. Plus c’est gros, plus c’est encombrant ! Alors pour un cheval avec une grosse langue, un gros mors n’est pas le top du confort. Pour le diamètre, 16 à 18 mm c’est pas mal, mais bien sur à adapter au cas par cas. Les mors les plus fins sont à réserver pour la bride…
Des brisures ou pas ? La « mode » actuelle est à la double brisure. Mais est-ce vraiment utile ? Je dirais oui pour éviter la gène au niveau du palais qui est souvent provoquée par l’angle que forme la brisure. Mais pour des chevaux qui ont du mal à prendre confiance dans la main et à se stabiliser, la double brisure à tendance à parasiter. Le mors droit apporte plus de « calme » dans la bouche du cheval, puisqu’il ne cliquète pas et n’a pas de mouvements qui « résonnent » entre eux. C’est plutôt à conseiller pour un jeune cheval ou un cheval qui a un problème de confiance dans la main.
Et la matière ? Bon on passe sur le classique acier inoxydable qui compose à peu près 80 % des mors du marché pour nous pencher sur des choses plus exotiques… La résine, le « flexi » (une résine souple), le caoutchouc, le cuir, le cuivre, le maillechort… La liste n’est pas exhaustive !
Le principe de tous les mors « jaunes » (qui sont en partie composés de cuivre) et de faciliter la décontraction par salivation du cheval. Le caoutchouc, le cuir et la résine ont un contact plus « doux » et moins froid que le métal. Là encore, c’est une question de sensibilité du cheval…
Bref si on veut choisir un mors « simple » (à aiguilles ou olives par exemple), c’est déjà « compliqué ». Heureusement que je ne me suis pas mise en tête de choisir un pelham à double-brisure ou une création ravageuse de chez « Mikmar » !
Mon mors à moi ? Ou plutôt celui de ma jument … un mors à aiguilles en « fléxi » droit. Deux mois de réflexion intense pour en arriver là, ouf.