Hanafuda mon amour
Au XVI° siècle, les Japonais se prirent de passion pour un jeu de cartes introduit par des missionnaires portugais. Au Japon, il fut appelé « Hanafuda ». Dans ce jeu sans roi ni reine, évoquant la poésie et les légendes, les cartes étaient illustrées d’iris, de cerisiers, de saules et de poèmes, autant de motifs associés à la pleine lune ou à un cerf, qui ravivent aussitôt le délicat imaginaire nippon…
Avec sa couverture épaisse refermée par un ruban vert et son set de Hanafuda déjà inclus, l’ouvrage en lui-même est déjà presque un objet de collection. Tel un coffret de jeu, le livret est lové dans un second livre, la mise en abyme lui conférant un aspect pour ainsi dire mystique. Le Hanafuda - jeu des fleurs - est donc un jeu de cartes traditionnel japonais composé de douze séries représentant chacune un mois de l’année, regroupant lui-même quatre cartes mêlant les images aux contes, légendes et poèmes japonais. Une belle invitation, en somme, à découvrir de manière très imagée le Japon de l’époque. Ce jeu si poétique devait connaître un tel succès que la société qui en industrialisa la production au XIX° siècle n’est autre que celle qui donna naissance à… Nintendo !
© Éditions Philippe Picquier
Les cartes correspondant à chaque mois sont explicitées l’une après l’autre, mois par mois. Ainsi, d’histoire en histoire, de légende en légende, de haïku en haïku et de poème en poème, le lecteur voyage à travers l’archipel nippon et les saisons. Poèmes, explications et illustrations divers s’alternent sans cesse pour donner en permanence l’envie de poursuivre la lecture, et ce sans jamais provoquer la moindre lassitude, une gageure pour un travail dont la vocation est aussi didactique. Au final, le lecteur découvre ce qui se cache derrière le choix de chaque animal, arbre ou fleur.
Deux variantes possibles, et encore pratiquées, du jeu, sont présentées à la fin de l’ouvrage : le « koi koi » et le « hana awase ». Règles, schémas et combinaisons y sont donnés de manière claire et précise. Et avec un jeu de cartes fourni, il y a fort à parier que de nombreuses parties de Hanafuda sont en perspective…
Rubedo
© Éditions Philippe Picquier
Le jeu des fleurs
Veronique BRINDEAU
Picquier, 2008
Environ 150 pages
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