Pour l’avocat-chroniqueur-pamphlétaire, c’est manifestement une sorte de conversion sur le chemin de Damas, encore un peu de temps et de sous et il gagnera ses galons de mollah tout en étant payé.
Car s’il est vrai que l’histoire du gentil Hannibal et de son comportement d’éléphant sauvage mal élevé pose quelques questions juridiques et morales, voire quelques questions bêtement factuelles du style a ) comment se fait-il que les ex-plaignants aient attendu la halte genevoise pour y déposer plainte et b) pourquoi le parquet a-t-il employé des moyens aussi démesurés que ceux qui ont conduit l’intéressé dans les noires, putrides et glacées geôles du Palais pour plusieurs jours sinon pour se faire mousser la pompe …une sorte de traitement de défaveur en somme, le bouillant défenseur de la liberté individuelle ne s’embarrasse pas de problème éthico-contradictoires.
Du haut des doctes plis de sa robe, il invoque la noblesse de sa profession et le fait que tout le monde a le droit d’être défendu pour justifier sa présence dans ce qu’il faut bien appeler un foutoir juridico-helvético judiciaire.
Qu’Hannibal soit insupportable est semble-t-il une opinion assez largement partagée, même au-delà des frontières suisses. Mais pour vouloir jouer les chevaliers blancs de la répression pénale et faire embastiller un notable fils de qui on sait sans autre dégât, encore faut-il posséder un quotient intellectuel qui le permette.
Et de la même façon qu’il vient de se ridiculiser par l’acquittement obtenu ou plutôt infligé par deux ex-pontes de la BCGE, le parquet genevois a montré dans l’affaire Kadhafi des limites intellectuelles opérationnelles et de jugeote qui vont encore pendant des mois faire les délices du nouveau mollah.
A propos de liberté et de confraternité, c’est qui l’avocat lybien qui se charge de faire sortir de ce pays les suisses qui y sont toujours pris en otage ?