Souvenirs
Non, rien n’a changé!
Le 24 et le 25 décembre 1971, nous avons été nombreux à trouver un disque des Poppys sous le sapin. Le Père Noël, plein d’espoir pour ma petite personne -ou peut-être parce que j’étais déjà une gamine aux idées sombres qu’il refusait de pousser dans la neurasthénie- m’avait apporté Love, lioubov, amour. A d’autres il a laissé Non, non, rien n’a changé, certes plus défaitiste, mais hélas plus réaliste. Trente-sept ans plus tard les paroles de cette chanson n’ont pas pris une ride. Ce soir encore, à la télévision, nous verrons des fusils, des canons. A en pleurer même si nous avons grandit. Vieilli.
Aux personnes nées à la fin des années cinquante ou dans les années soixante, ainsi qu’à toutes celles pour qui Les Poppys signifie quelque chose, j’offre du souvenir. Moi, j’étais amoureuse du petit blond. Non pas celui-là! L’autre là! Non! L’autre! Vous ne l’avez pas vu? Tant pis! De toute façon j’étais aussi amoureuse du grand black! Black ou maghrébin? Peu importe! Celui qui se détache du groupe pour chanter comme un dieu!
Je vous souhaite un Sympathique Noël, si possible joyeux, et rêvons, rêvons, rêvons qu’un jour la paix aura enfin sa chance.
Non, non rien n’a changé (paroles)
C’est l’histoire d’une trêve
Que j’avais demandée
C’est l’histoire d’un soleil
Que l’avais espéré
C’est l’histoire d’un amour
Que je croyais vivant
C’est l’histoire d’un beau jour
Que moi petit enfant
Je voulais être heureux
Pour toutes la planète
Je voulais, j’espérais
Que la paix règne en maître
En ce soir de Noël
Mais tout a continué
Mais tout a continué
Mais tout a continué
{Refrain x2}
Non, non, rien a changé
Tout, tout a continué
Hé ! Hé ! Hé ! Hé !
Et pourtant bien des gens
Ont chanté avec nous
Et pourtant bien des gens
Se sont mis à genoux
Pour prier oui pour prier
Mais j’ai vu tous les jours
A la télévision
Même le soir de Noël
Des fusils, des canons
J’ai pleuré, oui j’ai pleuré
J’ai pleuré, oui j’ai pleuré
Qui pourra m’expliquer que …
Moi je pense à l’enfant
Entouré de soldats
Moi je pense à l’enfant
Qui demande pourquoi
Tout le temps, oui tout le temps {x2}
Moi je pense à tout ça
Mais je ne devrais pas
Toutes ces choses-là
Ne me regardent pas
Et pourtant, oui et pourtant
Et pourtant, je chante, je chante …