L’étincelle
Publié le 24 décembre 2008 par Jeanyvessecheresse
Ce matin, Philippe Dibilio n'avait pas l'humeur à faire des cadeaux, il a préferé réagir à l'actualité. Voici son billet. JYS
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Un mot en cette fin d’année qui s’approche sur ce mouvement étudiant qui secoue l’Europe et pas seulement la France. S’il s’interrompt pendant les vacances il reprendra sans aucun doute à la rentrée malgré les reculades du gouvernement car ce qui apparaît comme étant en jeu dépasse largement les revendications quantitatives certes légitimes et qu’il convient de satisfaire. En Grèce les manifestants agissent avec le sentiment d’être la première génération dont le niveau de vie sera inférieur à celui de leurs parents et les diplômés se nomment eux même « la génération des 700 euros », le salaire moyen auquel ils peuvent prétendre et qui les place au dessous d’un niveau de vie décent. En Espagne ils ont réveillé les craintes sur le « processus de Bologne » cette réforme européenne signée dans la ville italienne en 1999. Une réforme visant à moderniser et internationaliser l’enseignement supérieur et qui débouche sur une privatisation des universités accoucheuse de mercantilisme. D’où la crainte de la disparition des filières lettres faute de rentabilité sur le marché du travail, de la disparition des bourses et du règne des « masters ». En Italie les jeunes ne montent pas à l’assaut d’une autorité abstraite, ne s’en prennent pas à leurs aînés en tant que tel mais à l’héritage qu’ils vont leur laisser : « Nous ne paierons pas votre crise » proclamait une banderole à Milan. Une génération qui souffre parce qu’en bute avec son avenir et qui ne supporte plus les politiques à deux vitesses : coupe sombres pour l’école au moment où le gouvernement sauve les banques et les grandes entreprises en difficulté. Un panorama somme toute équivalent à ce qui se…