à l’âme de Marie Noël
Arion le meunier met un peu la clé sous la porte et vous donne rendez-vous au mercredi 7 janvier pour encore quelques tours d’ailes. Joyeuses fêtes.
Rien de ce qu’on dit aux enfants choyés - le lapin de Pâques et son nid, le père Noël et sa hotte, Jésus né pour nous dans la paille ou la petite souris de la dent perdue - rien, rien n’était menterie. Tout ce qui est beau est vrai, vrai de vrai comme l’eau qui remonte pure des gouffres et s’écoule en chantant. De l’autre côté du rideau d’ombre, une fête de lumière se prépare. Cela vaut bien de s’ennuyer en attendant. C’est ce que disait des yeux le petit Tom au chien Puce quand ils se tenaient chaud dans la soupente.
Or voilà qu’un matin de décembre tout laid, tout gris, la méchanceté comprit qu’elle tourmentait l’enfant sans l’abattre. Qu’il aille au diable ! On le jeta dans le froid sans manteau ; mais le feu doux, qui dans son coeur décourageait l’hiver, gagna le bourg sur son sillage. Le petit homme avec sa flûte passait de maison en maison, saluant les villageois apparus aux portes et aux fenêtres ; le chien précédait en jappant. Un gai cortège se formait derrière eux. Et quand cette foule fut entrée dans l’église pour chanter autour de la crèche, on vit soudain le ciel convertir toute sa boue en blancheur ; la boulangère distribua les brioches, et le soleil fit de la luge dans les rues en pente.
Arion
éé
éé