Je commençais ces derniers temps à douter de la réalité du père Noël. Mais grâce à notre président, me voilà rasséréné. Le père Noël existe. Non content de dénoncer avec une ardeur révolutionnaire le capitalisme voyou, capable de réunir à Washington une brochette de pays qui, en parole, ont déjà terrassé la crise mondiale foudroyant nos économies, M. Sarkozy n’hésite pas à se charger de missions nouvelles.
Nous l’avons vu nommer le nouveau patron de l’UMP. Cela nous a évité un spectacle aussi lamentable que celui offert par le Parti socialiste, qui a cru bon de recourir à des pratiques aussi désuètes que des élections. Il est suffisamment actif pour dicter à l’Assemblée Nationale le programme de ses débats et pour remettre dans le droit chemin les députés de son parti qui ne lui obéissent pas aveuglément comme les autres dévots. C’est aussi lui qui veillera désormais à ce que notre télévision nationale nous propose des programmes culturels et affranchis, sinon de sa propagande, du moins de mercantilisme.
De plus, soucieux de donner l’exemple, de même que les volontaires doivent pouvoir travailler le dimanche, de son côté, il va jusqu’à consacrer ses vacances à porter bien haut les couleurs nationales. Bravant les rigueurs de l’été austral, il s’est envolé pour le Brésil où il a longuement étreint son ami de toujours, le Président Lula da Silva, avant d’inaugurer l’année de la France au Brésil. Au passage, il négocie également la vente d’hélicoptères, de sous-marins, et de bien d’autres produits, que tous les commerciaux incapables de nos grands groupes industriels n’ont pas su conclure, embourbés qu’ils sont à répondre à des appels d’offres et à accorder facilités de crédit et compensations. En ces temps de crise, nous allons pouvoir réaliser des économies conséquentes. Renvoyons tous ces inutiles : députés, ministres, commissaires, commerciaux, confions tout à cet homme providentiel, le grand saint Nicolas.
Le dévouement que nous manifeste notre Président me rappelle étrangement l’attitude de certains collaborateurs de l’entreprise qui m’employait il y a encore pas si longtemps. Bien souvent, les visites chez des clients résidant près des rivages de la Méditerranée ou, en hiver, à proximité des Alpes se trouvaient programmées les vendredis ou lundis. On ne saurait suspecter d’un comportement aussi minable celui qui, dans une belle envolée lyrique à Tours, le 10 avril 2007, nous confiait sa conception de la présidence de la République : l’oubli de ses intérêts, ne pas avoir plus de droits que les autres, etc….
Et comme cette année de la France au Brésil commence maintenant, il n’est pas possible de justifier ainsi un petit séjour en famille pour le carnaval de Rio tous frais payés, c’est à vous dégoûter de vous ruiner la santé à faire travailler les autres et à sauver les réformes et le pays !