On retourne ce matin à Margilan pour visiter l'usine de la soie, Yordirlik. Avec guide en anglais, nous parcourons toutes les étapes de la fabrication de tissus en soie.
C'est passionnant de découvrir les cocons de soie (un cocon produit entre 500m et 2km de fil de soie). Un v er à soie peut manger jusqu'à 4kg de feuilles de "marlberry" par jour! Ils sont généralement élevés par des familles dans la région qui s'épuisent à fournir la quantité de feuilles pendant la période de production des filaments de soie (qui sortent littéralement de la bouche des vers). J'ai envie de dire que ça me rappelle l'engraissage des oies et des canards pour fabriquer le foie gras!
Les cocons sont dénoués dans un bain chaud et les filaments assemblés pour être plus solide. On peut compter jusqu'à 50 filaments ensemble pour former un fil de tapis. Bien sûr plus le fil est fin, plus le travail sera de qualité.
Les fils sont ensuite lavés pour être débarrassés de leur colle naturelle. Ils passent ensuite à la teinture. Fait remarquable: les couleurs sont imprégnées avant le tissage. Les couleurs naturelles sont données par des racines de plante, des pelures d'oignon et donnent un nombre limité de couleurs (généralement tirant sur les bruns ou ocre).
Les maîtresses tisseuses ne gagnent que 50$ par mois. Autant dire que bon nombre de familles préfèreront travailler avec les touristes pour gagner de l'argent plus facilement (une nuit dans une guesthouse peut coûter 10$ par personne par nuit). Espérons que l'activité artisanale du travail de la soie ne sera pas mise en danger par l'activité touristique...
On déjeune un superbe plov au bazar en compagnie de Stéphane, un français qui revient d'un stage de 3 mois à New Dehli. On discute des livres incontournables sur l'Asie Centrale, parmi lesquels "Par les monts et les plaines d'Asie Centrale" d'Anne Nivat.
En se balladant au bazar l'après-midi, nous faisons la connaissance de Sanjar, un étudiant assez sage et posé en dernière année de fac d'anglais. Il se propose de nous faire découvrir sa ville. On va manger une glace dans son endroit préféré. Il prend le bus avec nous pour Ferghana et nous aide à poster nos cartes postales au bureau de poste. Il prend le temps de vivre et a décidé au dernier moment d'aller rendre visite à des amis en ville. Pas besoin de les prévenir. Il débarquera chez eux sans aucun problème. On a beaucoup à apprendre de leur façon de vivre si relax et de leur sens de l'entraide et de l'hospitalité.
Le soir on retourne manger nos shashlyks dans notre restau préféré. On a un accueil triomphal et la soirée sera une longue séance de photos avec tous les employés du restau! Génial! La serveuse "Madonna" est d'une spontanéité unique. Quelle superbe dernière impression d'Ouzbékistan avant de passer au Kirghizistan. Les gens sont si chaleureux ici et ce n'est pas la barrière de la langue qui y changera quoi que ce soit. Nous partons de ce pays le coeur joyeux de toutes nos rencontres.