Dimanche soir j'ai regardé l'émission "Sept à huit" sur TF1. Le premier reportage concerne Sarah et Céline en enfer !! Voici l'article du journal Le Monde. je suis très choqué qu'on puisse condamner sans aucune preuve. Ils ont juste trouvé de la drogue dans le fond des valises mais cela paraît évident qu'on les a utilisé !!
Deux Françaises contestent leur condamnation pour trafic de drogue en République dominicaine
Condamnées par la justice dominicaine, le 11 décembre, à huit ans de prison ferme pour trafic de drogue, Céline Faye et Sarah Zaknoun, deux jeunes femmes originaires de Besançon disposent de dix jours pour faire appel. "Ce délai court à partir de la communication du texte écrit de la sentence, prévue pour le 17 décembre", explique leur avocat dominicain, Me Reemberto Pichardo.
Les deux jeunes femmes, âgées de 19 ans, leurs familles et leurs conseils ont dénoncé le caractère expéditif des procès qui se sont déroulés les 10 et 11 décembre à Puerto Plata, une ville de la côte nord de la République dominicaine, où elles ont été arrêtées au mois de juin, à l'issue d'une semaine de vacances.
"Ils n'avaient aucune preuve contre nous", a déclaré Sarah Zaknoun, jointe au téléphone depuis la prison pour femmes de Rafey, à Santiago, la deuxième ville au centre du pays. Elle a affirmé que la drogue, cinq kilos de cocaïne et un kilo d'une poudre blanche dont la nature n'a pas été précisée, avait dû être placée dans leurs valises à leur insu, à l'aéroport.
"Les autorités françaises ne peuvent ni intervenir sur le fond d'une affaire de justice à l'étranger, ni interférer dans le fonctionnement de la justice d'un pays tiers, souverain sur son territoire", répondait, le 5 septembre, Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, au conseiller municipal de Besançon Jean Rosselot (UMP). Le Quai d'Orsay a confirmé cette position après le verdict. '' "L'audition des témoins n'a duré que trois minutes, il y a contradiction sur l'emploi du temps du procureur et nous avons demandé en vain une expertise des substances saisies", égrène Me Emmanuel Marsigny, l'avocat français des jeunes femmes. "Elles ont été condamnées en l'absence de tout procès équitable et la consul honoraire s'est contentée d'aller leur apporter des fruits deux fois", s'indigne-t-il au téléphone.''
Comme l'avocat dominicain, il dénonce le fait que la fouille et l'interrogatoire aient eu lieu en l'absence d'un interprète, alors que les deux jeunes femmes ne parlent pas l'espagnol. "Le tribunal de Puerto Plata a la réputation d'avoir la main lourde. Il estime qu'étant donné le manque de moyens de l'Etat, la présence d'un interprète n'est pas obligatoire, même si c'est contraire à nos lois", souligne Me Pichardo.
"Dans ce genre d'affaires, les accusés essaient toujours de mentir. La procédure a été respectée. La drogue a été repérée dans l'appareil à rayons X après l'enregistrement des bagages et les valises ont été ouvertes en présence de ces personnes et d'un procureur", affirme Roberto Lebron, le porte-parole de la DNCD, l'agence antidrogue dominicaine.
"La justice dominicaine est de plus en plus sévère à l'égard des trafiquants", observe un diplomate européen. "Il est fréquent de voir des peines de 12 ans de prison pour des quantités inférieures à cinq kilos et il ne peut y avoir de libération conditionnelle qu'à mi-peine, au mieux", ajoute-t-il.
Cette sévérité accrue s'explique par les pressions internationales pour renforcer la lutte contre le trafic, mais aussi par les ravages et la vague de criminalité que provoque la consommation de drogue dans la société dominicaine. "Pour justifier le verdict, le président du tribunal de Puerto Plata, Onassis Pelegrin, a dit que le trafic de drogue était devenu la mère de tous les délits", rappelle Me Pichardo.
L'île d'Hispaniola, que se partagent Haïti et la République dominicaine, est aujourd'hui une plaque tournante importante de la cocaïne sud-américaine à destination des marchés nord-américain et européen. "Depuis le début de l'année, nous avons saisi 2 678 kg de cocaïne, 118 kg d'héroïne et 15 949 pastilles d'ecstasy", calcule M. Lebron. Ces prises représentent moins de 15 % du trafic, selon un policier européen. Les grosses quantités sont acheminées par bateau.
Pour le reste, les réseaux ont recours à des "mules" qui se mêlent au flot des millions de touristes. Parmi les passeurs arrêtés cette année par la DNCD figuraient 30 ressortissants des Etats-Unis, 18 Espagnols, 8 Hollandais et 7 Français. Sur les 22 Français actuellement emprisonnés en République dominicaine, 21 le sont pour trafic de stupéfiants et un pour pédophilie.
Souvent recrutées dans les banlieues parmi les jeunes vulnérables et attirés par l'argent facile, les mules se voient offrir une semaine dans un hôtel de luxe tous frais payés et 5 000 à 6 000 euros pour ramener une valise. "On leur dit qu'il n'y a aucun risque et que si, par malheur, ils se font prendre, le pays est tellement corrompu que le réseau paiera pour les faire sortir de prison en quelques semaines", raconte le policier. Il n'est pas rare que les réseaux de trafiquants dénoncent une mule chargée de peu de cocaïne ou de produits frelatés pour tenter de faire passer de plus grandes quantités dans le même vol.
Jean-Michel Caroit
Liens :Avec Sarah et Céline.com l'émission Sept à Huit
Source et date d l'article LeMonde.fr 17.12.08